Dans un café de Tokyo, il y a une place réservée qui permet de revenir dans le passé sans perturber le présent, et à condition de commander un café et de ne pas attendre que celui-ci refroidisse, à condition aussi que la place soit libérée par une personnalité hors du commun. Dans ce café donc connu pour cette place de choix, plusieurs personnes vont montrer un intérêt à régler quelque part de leur histoire.
Tant que le café est encore chaud est une histoire charmante qui connaît un succès public important!. La version audio de ce roman le rappelle en quatrième de couverture : plus d'un million d'exemplaires vendus au Japon, je n'ose imaginer ce qu'il en est ici en France et dans les autres pays libres du monde. Parce que finalement cette histoire est transposable à tout sol respectant le droit des femmes à disposer de leur corps, à exercer une profession, à être autonome : dans ce récit, il n'y est pas question de culture purement japonaise. Ainsi l'auteur Toshikazu Kawagushi accède d'une certaine façon à l'universalité de son histoire et renforce l'envie toujours présente pour un humain de revivre une scène passée pour la compléter, d'oser dire ce qui a été tu. Ici, la contrainte imposée porte la frustration à son comble : on a le droit de revenir sur un moment vécu dans ce café, on a le droit de compléter ou de questionner, mais à condition de ne rien perturber du futur de ce passé, c'est-à-dire du présent. Alors on pourrait se dire : à quoi bon cela sert-il de revenir sur ce qui fut ? Le roman répond en partie à cette question fort judicieuse.
Dans Tant que le café est encore chaud, on y découvre de personnalités féminines intéressantes qui font des choix affirmés ou les subissent, mais montrent aussi une ouverture d'esprit, un cheminement. Sans rien dévoiler de cette intrigue, Tant que le café est encore chaud explore les relations de couple amoureux et/ou installé en proie à une forte évolution, de filiation, de sororité. C'est un récit classe, délicat où la relation humaine est apaisée, malgré les divergences.
Voilà j'aurais pu être enthousiaste, j'ai passé un moment sympa de lecture, mais j'ai été stupéfaite par la version audio de cette œuvre originelle. Je n'ai pas compris le choix éditorial d'un lecteur pour un roman à fortes expressions féminines. Philippe Spiteri a une bonne diction et défend le texte avec conviction et engagement mais ses "aigus féminins" m'ont paru dérailler un peu et j'ai trouvé qu'il manquait des nuances entre les différentes interventions féminines. Bref je n'ai pas été convaincue par l'oral et je précise bien l'oral parce qu'heureusement le texte rappelle régulièrement le nom de chaque protagoniste pour qu'on ne s'emmêle pas les pinceaux.
Tant que le café est encore chaud a une suite. Mais je vais en rester là.
Éditions Audiolib
Traduction de Miyako Siocombe
Lecture de Philippe Spiteri
Emprunté à la bibliothèque
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