J'ai passé un moment délicieux de lecture en découvrant Mon mari, première oeuvre de Maud Ventura. J'ai aimé découvrir les états d'âme ô combien complexes et torturés de cette charmante héroïne, aussi belle et innocente que fragile, malmenée par un époux distant et peu attentionné. Et il faut bien se dire que la demoiselle use de subterfuges pour attirer l'attention à elle, avoir un minimum de tendresse quitte à dépasser certaines limites et à se retrouver dans des situations improbables.
N'attendez aucune morale ici, Mon mari est un récit décapant d'une relation toxique où la violence domestique ne s'exprime ni (peu) par les mots ni par les gestes brutaux mais plutôt par la manipulation des âmes. Et oui, assurément, Mon mari est un écrit subtil, une plongée dans un couple disséqué au jour le jour et à l'heure près. Tout est parfaitement circonscrit, décortiqué à l'instant près.
Pour une première œuvre, c'est une réussite complète qui a rencontré son public et le succès (archi-mérité). Le scénario tient la route, il y a des scènes mémorables : je n'oublierai pas de sitôt l'épisode clémentine, le résumé d'une personnalité en trois mots, l'anniversaire de la fille, les jours avec ou sans sexe. Au cours de ma lecture de Mon mari, j'ai beaucoup ri, j'ai souri, ce livre m'a fait du bien.
La plume de Maud Ventura est bondissante et pleine d'énergie, et très précise dans les rapports humains et la description psychologique de ses personnages. Le traitement de Mon mari tient la route tout le temps, et la chute finale est diablement fantastique. Un sans-faute.
Collection Proche
Éditions Les Arènes et l'Iconoclaste.