A l'annonce de X-Men Black, nous avions esquissé un grand sourire. Vite éteint. En fait, pas de nouvelle série "extrême" pour les mutants, mais une mini en cinq parties, qui place à tour de rôle quelques-uns des grands ennemis de toujours sur le devant de la scène. Et on commence, bien entendu, par Magneto.
C'est aussi le retour de Chris Claremont chez les X-Men. Soyons sérieux, si le scénariste restera à jamais comme un des très grands de la profession, ses dernières apparitions chez les mutants étaient totalement dispensables. Ici il nous présente un Magneto vieilli au possible, un type tout ce qu'il y a de plus banal, assis à la table d'un drugstore, en train de griffonner des esquisses dans un carnet. Le maître du magnétisme ressemble plus à un ancien dessinateur qu'à un super villain. Dans sa grande mansuétude, il se prend d'affection pour une jeune fille qui bosse sur les lieux, comme serveuse, et qui va asséner aux lecteurs un bon gros speech pas subtil du tout sur "combien c'est important d'être tous unis, et d'abord cet homme a souffert, regardez le tatouage sur l'avant-bras, il a connu les camps de concentration". Passons sur l'aberration temporelle (Magneto est un personnage Marvel, le temps ne peut avoir de prise réel le sur lui), on se retrouve avec un discours sur la haine raciale des plus surfaits et déjà lus maintes et maintes fois, amené de manière artificielle, sans rien apporter de plus.
Magneto n'est donc pas si méchant, vous voyez, il a des raisons d'être ainsi, et en vieillissant il préférerait une autre voie que le conflit ouvert. Sérieux Chris? Mais puisque ça fait trente ans qu'on nous explique ça, entrecoupé de petites périodes de stress où Erik se fâche tout rouge, et s'en va mettre la pâtée à tout le monde, avant d'envisager de conquérir le monde, puis de penser à la pré-retraite.
Comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, je ne vais pas vous mentir et vous dire que les dessins de Dalibor Talajic m'ont fait sauter au plafond. Le story telling est bon, l'ambiance est reposante et colle bien aux bavardages stériles de l'ami Chris, mais les visages sont souvent disgrâcieux, le pire étant quand les personnages sont vus de coté, de biais. Ils n'ont pas la tronche de jeunes premiers, ni le physique du rôle...
Bref, X-Men Black est à peine commencé que j'ai déjà envie d'en finir. Reste une petite back-up story à suivre dans chaque numéro, où on va voir comment Apocalypse va se tirer d'une situation inédite pour lui. A la limite c'est ce truc qui me motive le plus. Pour le reste, Magneto me semble bon pour débuter une collection de timbres ou acheter un ampliphone pour sa surdité naissante. Pauvre Erik.
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