Les Pyromanes

Par Lalitote

Je remercie les Editions de l'Archipel pour l'envoi de ce nouveau titre.

Vincent Delareux  

Biographie de l'auteur

Né en 1997 en Seine–Saint-Denis, Vincent Delareux suit des études littéraires à Paris avant d’aller vivre en Normandie, où il se lance dans l’écriture.
À 22 ans, il signe Le Cas Victor Sommer, repéré par les Éditions de l’Archipel, plébiscité par la critique et salué par Amélie Nothomb.
Son deuxième roman Les Pyromanes, à paraître le 24 août 2023, nous offre une immersion flamboyante dans les affres des passions humaines.
« L’âme humaine semble n'avoir aucun secret pour Vincent Delareux. » 20 minutes
Un auteur déjà plébiscité par la presse, une nouvelle fois salué par Amélie Nothomb : « Un récit ravageur. J’ai adoré. »
  • Lauréat du Prix des étoiles Librinova
  • Lauréat du Prix Rouen Conquérant
  • Finaliste du prix de la vocation
  • Finaliste du prix Claude Chabrol
  • Finaliste du prix du salon du Touquet

Présentation de l'éditeur

Thérèse Sommer est une femme passionnée qui régente son petit univers et se pense sans rivale, jusqu’à la naissance non désirée d’une fille. L’une d’elles est de trop et tous les coups sont permis pour survivre. Un livre qui pousse la rivalité mère-fille à son paroxysme.
«  Les Pyromanes : c’est le récit d’un ravage. Et c’est ravageur. J’ai adoré. Bravo ! »
Amélie Nothomb

Dans un village reculé de Normandie, Thérèse Sommer attise les passions et dicte sa loi : à son mari qu’elle trompe, à sa mère qu’elle méprise, à ses amants qu’elle consume.
Libre et indépendante, maîtresse de son petit monde, on ne lui connaît pas de rivale. Jusqu’à la naissance de sa fille.
Enfant non désirée, Françoise grandit entre haine et maltraitance. Nuit et jour, elle implore le Ciel et les saints de la libérer de la tyrannie de sa mère. L’une d’elles est de trop.
Françoise doit faire un choix : cultiver la flamme d’un cierge pour son salut ou allumer le brasier de la colère ?
La vertu peut-elle naître du vice ?
Peut-on haïr sans se brûler ?
Aimer sans s’embraser ?

Ma chronique : 

Coup de cœur pour Les pyromanes de Vincent Delareux. Un roman qui nous plonge dans l'intimité d'une famille normande dans les années cinquante. Une histoire de femmes, celle de Thérèse Sommer mais aussi celle de sa mère Jeanne, de sa sœur et de sa fille Françoise. Dès que son mari Serge part en mer, Thérèse trouve un nouvel amant pour chauffer son lit, le village ne manque pas de postulant. La naissance de Françoise va venir bouleverser l'ordonnance de sa vie. Enfant non désirée, elle devient le souffre douleur de sa mère qui voit en elle une rivale. Son « père » quand à lui ne la reconnaît pas comme sa fille. Elle recevra de l'amour uniquement de la part de sa grand mère maternelle qui s'occupera d'elle quand elle y sera autorisée par sa fille. La vie de la petite fille est faite de maltraitance et de négligence. Elle vivra sa première expérience religieuse grâce à Thérèse de Lisieux, une sainte qui tient une grande place dans son cœur. Une tragédie locale qui s'est déroulée dans le château voisin viendra aussi orienter sa vie.

L'auteur excelle dans la construction de ses personnages, ils sont dévoyés, pervers, victimes autant que bourreaux et d'une psychologie complexe qui frise parfois la folie. Un vrai régal pour le lecteur qui se laisse prendre au jeu de cette psychogénéalogie grandiose. J'ai suivi avec délice la transformation de Françoise, le passage de l'enfant à l'adolescente puis à la femme. Son destin brisé, son attachement à sa grand mère mais aussi son choix de se tourner vers la religion pour effacer « l'ardoise ». Entre répulsion et attachement mon cœur balance. Le bien et le mal s'affrontent avec comme thématique le feu qui assure la purification mais qui peut aussi tout ravager sur son passage. Une lecture qui pourrait bien vous consumer. 

Un compliment aux Éditions de l'Archipel pour la couverture qui est sublime.

Citations :

Serge avait accueilli la nouvelle avec indifférence. Un enfant ne changerait pas grand-chose à son quotidien. Il passait une moitié de sa vie sur l’eau et l’autre dans l’alcool. Son existence était purement liquide, sans forme ni contour. Ce n’était pas un gosse qui le sortirait de ce flou. En outre, il était certain que l’enfant n’était pas de lui.


Cette nostalgie heureuse était absolue en ceci qu'elle renversait le cours du temps. La mémoire de Françoise écrasait le quotidien, l'imaginaire piétinait le réel. Angoisse et tristesse étaient endiguées. Restaient ces instants ressuscités, riche de grâce et de paix. Pas de plus douce contrée que la nostalgie. Celui qui s'y installait n'en revenait pas; il y coulait sa vie et y mourait. L'air de ce pays transportait les parfums d'antan, arômes d'enfance et fragrances de jeunesse. On le respirait à s'en saouler sans se méfier, oubliant que l'ivresse charmait d'abord pour mieux nuire ensuite.