The Paradise (BBC, 2012)

Par Bénédicte

Les années défilent et je reste une inconditionnelle des period dramas. Toutes ces séries d’époque ont le chic pour me faire rêver mais aussi voyager dans le temps, et quand il s’agit d’adaptations de romans classiques, c’est encore mieux ! Il y a quelques semaines, j’ai eu l’occasion de regarder The Paradise. En l’espace de seize épisodes, cette série s’appuie sur l’intrigue du roman Au bonheur des dames (signé Emile Zola).

Nous suivons ainsi le quotidien de Denise, une jeune femme sentimentale qui décroche un emploi de vendeuse au Paradis. Cette grande enseigne est dirigée d’une main de fer par Moray (Octave Mouret dans le roman de Zola) qui a réussi à faire fructifier son commerce au point de dominer la grande rue (au détriment des petits commerçants désormais mis à mal par la concurrence). Peu à peu, Denise Lovett parvient quant à elle à se faire une place au grand dam de miss Audrey, la responsable du rayon confection féminine, et de Clara, une autre employée qui craint que notre héroïne lui fasse de l’ombre.

Généralement, j’apprécie plus que tout les séries BBC pour la qualité de la reconstitution historique. Autant vous le dire tout de go, le pari est une nouvelle fois réussi. J’ai adoré ce voyage dans le nord de l’Angleterre de la fin du XIXe siècle. Les costumes sont sublimes. On en prend plein les yeux ! Mention spéciale pour les tenues portées par lady Katherine Glendenning, la fiancée de Moray. Rien que pour tout le soin apporté aux décors, aux costumes, j’étais ravie de me plonger dans les épisodes de The Paradise.

               

Du côté des personnages, ces derniers tiennent la route et se montrent ô combien attachants. Denise est plutôt sympathique et j’ai particulièrement apprécié son côté intègre dans la série. Peu à peu, nous découvrons les liens qui unissent nos protagonistes. Certains n’apparaissent que le temps d’un unique épisode, mais pour la majorité d’entre eux nous les retrouvons sur les deux saisons. Il y a évidemment des histoires d’amour, mais également des coups bas et de la jalousie. Particulièrement malmenés, la réalisation prend tout de même le parti de nous livrer sur un plateau un happy end qui, s’il n’est pas particulièrement étonnant, ravira les âmes sensibles et cœurs d’artichaut.

Là où le bât blesse, c’est que l’ensemble se montre plutôt inégal. Si la première saison tient la route, la seconde se concentre sur l’ascension sociale de Denise et sa relation avec Mouray mais tombe beaucoup trop (pour moi) dans le sentimentalisme. Les situations de triangle amoureux. Les moults hésitations et revirements de lady Glendenning. Tout ceci tournait beaucoup trop en rond. Heureusement, de nouveaux personnages (lord Glendenning, Susy ou encore Myrtle) font leur apparition et apportent leur grain de sel à l’intrigue.

Enfin, il est dommage que The Paradise se montre si éloigné du roman de Zola. L’aspect vie et ascension des grands magasins est évidemment de la partie, et le portrait de Denise se montre plutôt fidèle au livre, mais pour le reste la BBC a pris le parti d’angliciser tous les noms (Octave Mouret devient John Moray) ; d’inventer de nouveaux personnages totalement absents dans le roman d’origine ; ou encore de bâtir une intrigue de toute pièce. De mémoire, le roman de Zola montrait également davantage un côté beaucoup plus sombre, et plus accentué que dans la série pour ce qui est de la déchéance des petits commerçants (bien obligés de mettre la clef sous la porte face à l’ascension de leur concurrent). Si vous n’êtes pas puriste et si vous êtes fleur bleue, foncez et vous passerez un bon moment ! Les histoires d’amour se succèdent. Les costumes sont réussis et somptueux. Pour les autres, je vous conseille plutôt de passer votre chemin et tout simplement de relire Au bonheur des dames qui m’avait bien plu lorsque je l’avais lu (en 2018).