Éditions Le livre de poche, 2019 (538 pages)
Ma note : 15/20Quatrième de couverture ...
Février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière. Mais elle a un fils, Paul, qui d'un geste inattendu et tragique va la placer sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l'adversité des hommes, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra mettre tout en œuvre pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe. Pierre Lemaitre signe ici le deuxième volet de la trilogie Les Enfants du désastre inaugurée avec Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013.La première phrase
" Si les obsèques de Marcel Péricourt furent perturbées et s'achevèrent même de manière franchement chaotique, du moins commencèrent-elles à l'heure. "
Mon avis ...
Paris, février 1927. Après le décès de Marcel Péricourt, Madeleine (sa fille unique) se retrouve à la tête d'un empire financier dont elle ne comprend que trop peu les rouages. Riche héritière, elle finira endettée avant de nourrir une froide vengeance envers tous ceux qui l'ont humiliée et trompée. Sa rage de s'en sortir, notre héroïne la doit surtout à son fils, Paul, paralysé et condamné à vivre en chaise roulante depuis le jour où il s'est défenestré. À l'heure du krach boursier et de la montée du totalitarisme, Madeleine devra développer des trésors d'ingéniosité et de machiavélisme pour reconstruire sa vie et protéger son petit garçon.
Quelques mois après mon quasi coup de cœur à la lecture d' Au revoir là-haut, il me tardait de retrouver les personnages du premier tome de la trilogie Les enfants du désastre. Ce deuxième opus est centré sur le personnage de Madeleine, et l'écriture de Pierre Lemaitre est toujours aussi addictive et savoureuse ! J'ai passé un bon moment en compagnie de cette suite, même si je suis un peu moins enthousiaste cette fois-ci.
Madeleine ; Charles Péricourt, l'oncle peu scrupuleux qui se montrera très mauvais conseiller ; Joubert, un banquier et prétendant éconduit ; Léonce, la dame de compagnie qui fait tourner les têtes ; Vladi, la nurse polonaise ou encore Delcourt, ancien précepteur de Paul qui tente de se lancer dans le journalisme. Pierre Lemaitre dessine ici des personnages travaillés et crédibles, tout comme il nous livre un portrait au vitriol de cette société de l'entre-deux-guerres. Si j'ai aimé suivre les mésaventures de tous nos protagonistes, j'y ai trouvé quelques longueurs et il m'aura manqué cette petite étincelle d'émotion qui avait fait d' Au revoir là-haut une lecture inoubliable. Le petit Paul est certes attachant et j'ai beaucoup aimé toute l'épaisseur donnée au personnage de Madeleine, mais j'ai trouvé l'intrigue excessivement froide, cruelle et surtout, je n'ai pas vraiment réussi à m'identifier ou à m'attacher aux autres personnages. Reste que les pages auront malgré tout été tournées à une vitesse folle, tant les événements s'enchaînent et tant une simple poussière dans le mécanisme suffit à tout retourner et à rebattre les cartes quant au rapport dominant-dominé.
Couleurs de l'incendie est donc un roman historique addictif et très bien documenté, même si je lui ai préféré son grand frère. Loin d'être manichéens, les personnages ont tous leurs faiblesses et ne sont pas épargnés par la vie. Je lirai bien entendu la suite ( Miroir de nos peines) dont l'action démarre cette fois-ci en 1940.
Extraits ...
" Madeleine resta un long moment à fixer la table, son verre, le journal. Ce qu'elle s'apprêtait à faire l'épuisait à l'avance.
Tout ce qu'elle avait en elle de morale et de scrupules s'y opposait et tout ce dont elle disposait de colère et de ressentiment l'y poussait.
Elle céda à la rancune. Comme toujours. "