Nox, ancien commis d’épicerie devenu négociateur de la maison de la Caouane, doit quitter la ville de Gemina suite à des événements terribles. Accompagné de son ami Symètre, il arrive enfin au domaine de la tour de Garde, où il veut construire un havre de paix, loin des machinations de la Cité. Des nouvelles amitiés et des rencontres inattendues lui permettront de se lancer dans cette aventure, mais l’influence de Gemina s’étend bien au-delà des enceintes de la ville, et Nox devra affronter une menace ancestrale afin de protéger son utopie.
Pourquoi ce livre ? Tout simplement parce que c'est une saga géniale, les deux premiers tomes étant pour moi de grands coups de cœur, et il aura fallu une longue panne de lecture pour ne pas me donner envie de me jeter sur cette épisode final.
Et Guillaume Chamanadjian emporte un troisième coup de cœur avec ses Contes suspendus, bien que je l'ai trouvé un poil moins bon que le second opus.
En fait, j'ai tellement adoré et cette suite se place tellement dans la continuité des tomes précédents que je me retrouve avec bien peu de chose à ajouter, sans risquer de dévoiler des éléments clés.
Alors je vais simplement revenir sur ces personnages, des caractères forts et singuliers. Nox est à la fois un héros et un antihéros, dans le fait qu'il a conscience d'être une pièce maîtresse de cet immense partie de la Tour de garde, sans pour autant accepter ce rôle, justement. Après toutes ses aventures, ou plutôt toutes ses épreuves traversées dans la souffrance, il se considère encore comme le commis d'épicerie qu'il était dans le premier volume. Et j'ai adoré la manière dont l'auteur le prouve, avec la préparation de ces plats pour accueillir les nouveaux arrivants à la Tour. Il ne faut pas oublier Symétrie, qui joue le ciment de tout ceci, et Nox en a parfaitement conscience. Guillaume Chamanadjian a su créer une belle amitié entre ces deux-là, et c'est aussi pour cela que j'éprouve beaucoup de peine à refermer ce livre, car ils me manqueront tous deux. Et bien sûr, un réel bonheur de retrouver les personnages, bons ou mauvais, que l'on a croisés au fil de l'intrigue, notamment les femmes qui, j'en prends conscience en tapant ces quelques lignes, jouent un rôle fondamental. La Bibliothécaire, Adelis, Lotharie, Iolana, la sœur… Ce sont elles qui façonnent la partie, et finalement les hommes ne sont que les faire-valoir, les hommes de mains, les manipulés.
L'intrigue est toujours aussi savoureuse, notamment parce qu'on reste dans le flou sur la façon dont la partie va se terminer. Je ne cache pas ma petite déception quant au flottement du début, sur l'installation des nouveaux gens à la Tour, et quant à la résolution de la partie, quand le marchand prend la folle (ce n'est pas très orthodoxe d'appeler des pièces ainsi). C'est surtout la fin qui me déçoit légèrement, dans cet ultime combat qui manque de peps. J'ai conscience que ce n'était pas l'objectif de la saga, mais il existe tout de même un écart entre la fin de ce tome et celui du volume précédent, bien plus spectaculaire.
Le style est toujours un bonbon à suçoter sans remord. C'est doux, relevé, comme un plaid qu'on enroule sur soi et qui nous tient chaud. Pour des premiers pas dans le monde du roman, Guillaume Chamanadjian s'est fait plus que remarquer : il a déjà sa place.
Un univers à lire et relire encore et encore. Nox, Symétrie et tous les autres me manquent déjà profondément, et cela ne fait que trois jours que j'ai refermé le livre. Des personnages forts, une intrigue qui laisse la part belle à une magie discrète et aux femmes de toutes trempés et un style langoureux et doux. Pas de doute possible, je guette déjà une prochaine parution de cet auteur, dans cet univers comme dans un autre.
19/20
Les autres titres de la saga :
1. Le Sang de la Cité
2. Les Trois Lucioles
3. Les Contes suspendus
- saga terminée -