Le sang peut être aussi dangereux que n'importe quel sort... Vous pensiez tout savoir sur la légendaire Cité de Laiton ? Vous n'avez encore rien vu.
Vivant autrefois de petites arnaques dans les rues du Caire, la vie de Nahri a changé à jamais lorsqu'elle a invoqué Dara, un redoutable et mystérieux djinn. Transportée dans la cour royale de Daevabad, la légendaire Cité de Laiton, Nahri doit assumer son héritage caché et ses pouvoirs, mais cette cage dorée sera fatale pour sa tribu au moindre faux pas. Exilé pour avoir osé défier son père, Ali est à la dérive dans les sables impitoyables de sa terre natale. Traqué par des assassins, il s'appuie sur de nouvelles capacités qui lui ont été octroyées et qui menacent de révéler le terrible secret de sa famille. Alors que les djinns se rassemblent à Daevabad pour célébrer un nouveau siècle, une menace se profile dans le Nord. Celle-ci promet d'amener une tempête de feu jusqu'aux portes de la ville... avec l'aide d'un guerrier pris entre deux mondes.
Pourquoi ce livre ? J’ai reçu le premier tome dans une Kube. Déçue de recevoir un livre qui me paraissait très young adult, j’ai finalement été agréablement surprise et, sans chercher à l’obtenir par un achat, j’ai voulu lire la suite pour voir si la surprise persistait.
Le Royaume de Cuivre reste sympathique à lire, même si je l’ai moins apprécié que La Cité de Laiton. Pourtant la romance est bien moins présente dans cette suite puisque l’héroïne Nahri est mariée de force à un membre de la famille geziri, à savoir Muntadhir Al Qhatani. De là, on ne peut pas dire qu’elle est libre de faire ce qu’elle souhaite, d’autant plus que ses précédents amis - et plus si affinité - sont exilés ou morts. Moins de romance pour davantage de politique, c’est la promesse et la bonne nouvelle de ce volume. Sauf que le rythme souffre de moments creux et je ne cache pas m’être ennuyée dans les deux premiers tiers. Même si la curiosité a fait que j’ai poussé ma lecture jusqu’à la fin, j’ai trouvé que l’autrice faisait sciemment traîner les choses, les étirer sans forcément offrir plus de consistance. Avoir plus de politique a donc apporté plus de mal que de bien à mes yeux, puisque l’intrigue a connu par ce fait un petit essoufflement. En plus de cela, l’histoire subit quelques ellipses importantes, plusieurs années étant ainsi esquivées. Il me fut parfois difficile d’assimiler ces sauts temporels, notamment suite au mariage qui se passe dans un chapitre précis puis le chapitre suivant l’héroïne évoque les multiples années passées à partager le lit conjugal. Ca m’a… perturbée.
Une chose est sûre, on ne peut pas dire que la fin soit mauvaise ! En un concentré d’actions, l’équilibre est bouleversé et la confrontation entre la mère et la fille fut détonnante. Un peu déçue par Nahri qui se laisse aisément manipuler avant de tirer son épingle du jeu.
L’originalité de cette saga tient en son décor exotique. Puisque l’ensemble se déroule en Orient, plus exactement en Égypte et ses légendes, les créatures qui prennent vie ici apparaissent bien plus dans la fantasy traditionnelle. Si les affaires politiques sont assez simples dans les faits, puisqu’on assiste simplement à une rivalité entre espèces et a un besoin de vengeance, c’est en incarnant ces créatures de légende que l’ensemble devient rafraîchissant.
J’ai été moins marquée par ces personnages. Divisé, le trio n’a plus aucun lien et toute la tension qu’ils formaient à eux trois s’est envolée, annihilant une part non négligeable d’intérêt dans cette intrigue. Seule, j’ai eu le sentiment que Nahri avait mûri trop vite, on est à présent trop loin de la nahid découvrant ses origines et la cité qu’est Daevabad. A côté de cela, Ali est brisé et le sentiment de vengeance qui gronde en lui naît trop rapidement, de sorte que j’ai eu du mal à croire à la cohérence du personnage. Idem pour Muntadhir, son frère, qui passe de la colère à la mesquinerie puis au pardon et à la rédemption bien trop facilement, comme s’il n’avait aucune régularité dans ses émotions. Quant à Dara, c’est encore lui le plus cohérent étant donné ses émotions et ce qu’il traverse. Bref, les personnages sont à l’image de l’intrigue : un peu creux, jusqu’à devenir un bouillon d’émotions sur la fin.
Il faut reconnaître que pour un pavé de plus de sept cents pages et les nombreux défauts qui le parcourent, ça se lit toujours aussi bien. J’aime toujours autant quand les textes usent de la langue locale et de vocabulaire bien spécifique pour donner plus de corps à l’ambiance et c’est exactement ce qui se passe ici. De plus, c’est assez doux et entraînant, si bien qu’on ne voit pas les pages défiler.
Je ressors déçue par cette suite, qui en dehors du grand final ne tient pas ses promesses. C’est mou, et même les enjeux politiques ne m’ont guère passionnée. Je reste attachée aux personnages et à ce qui les relie, j’aime toujours autant le décor oriental et les créatures, mais l’ensemble manque de corps. J’espère que le troisième et dernier opus relèvera un peu le niveau, avec une intrigue plus rythmée, plus osée.
12/20
Les autres titres de la saga :
1. La Cité de Laiton
2. Le Royaume de Cuivre
3. L'Empire d'Or
- saga terminée -