Au début du XVIIIe siècle, en Silésie, près de la frontière polonaise, un jeune officier déserteur d'origine suédoise, Christian von Tornefeld, et un voleur sans nom promis au gibet échangent leurs identités. C'est le début d'une nouvelle vie pour le vagabond devenu le Cavalier suédois, mais pourra-t-il échapper à son destin ?
Pourquoi ce livre ? Acheté aux Imaginales en 2018, à l'époque je ne connaissais pas cette maison d'édition et encore moins les textes qui y sont publiés. J'ai flashé autant sur la couverture que sur le résumé pioché sur internet. Cinq ans plus tard, il est enfin lu.
J'avais en réalité une grande crainte à l'idée de me plonger dans ce récit car j'appréhendais le style daté et une vision très obsolète de la société. C'est peut-être pour ça que je me retrouve à avoir autant aimé cette lecture.
Le Cavalier suédois est une belle histoire, l'amour entre un homme et une femme, entre un père et sa fille. Cependant avant le réconfort, un effort est nécessaire et ce fameux cavalier va traverser quelques épreuves avant de connaître la vie paisible d'un seigneur.
Ce que j'aime dans les récits aussi anciens, c'est la touche de fantastique qui reste très discrète dans le récit. Ici, seule la présence d'un meunier et de l'étrange "tour de magie" qu'il va produire sont porteurs du merveilleux. De là, on retrouve un topos maintenant reconnu dans la Fantasy, à savoir l'échange de personnalités. De là découle des péripéties étonnantes, qui entraînent elles-mêmes quelques réflexions bienvenues sur les grandes institutions de la société d'époque. Et je dois reconnaître que l'on ne s'ennuie pas.
Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, mais ça a toujours été le cas pour des textes plus anciens. Ici les personnages ont des décisions et comportement intéressants et j'ai pris plaisir à les suivre mais le prénom de chacun m'échappe déjà et je sais que les personnages seront en eux-mêmes assez rapidement oubliés, parce que c'est le propre de ce genre d'histoires, où les caractères sont plutôt interchangeables.
Le style d'écriture fut très accessible et ça m'a grandement surprise. Je m'étais préparée à lire quelque chose d'assez lourd dans la forme et le traducteur a parfaitement rempli son rôle en rendant la lecture d'une fluidité exemplaire. C'est simple, une fois dedans, je n'ai fait qu'une bouchée de ce roman !
Une excellente surprise, même si cela ne transparaît pas forcément dans la note finale. Pour un texte plus ancien, la touche de fantastique est très présente, avec des personnages intéressants et une vision de la société assez décalée. Traduit dans un style accessible, Le Cavalier suédois se veut une lecture légère dans les couleurs de la Renaissance, voire du Moyen- ge. Ça me laissera un très bon souvenir.
15/20