Je remercie Alice Jeunesse pour l'envoi de ce titre.
Sandrine Beau
Biographie de l'auteure
Originaire de Besançon, Sandrine Beau aime bien quand ça n'est jamais pareil. C'est sûrement pour cette raison qu'elle a été animatrice radio, réalisatrice de films vidéo, clown ou encore Madame Météo. Maintenant, elle est écrivaine à plein temps et invente des histoires pour les enfants.
Présentation de l'éditeur :
En sortant du travail, Théa aperçoit un homme qu'elle ne connaît que trop bien : l'homme qui a fait de sa vie un enfer.
En revoyant son bourreau c'est le passé qui refait surface. C'est par sa faut qu'elle n'a eu d'autre choix que de s'enfuir et laisser sa sœur et sa mère derrière elle. Le revoir de manière aussi inattendue ravive la douleur des marques au fer rouge que son bourreau lui a laissé. Théa va devoir accomplir la seule chose qui pourrait l'apaiser définitivement : se venger.
Elle a publié plus de quatre-vingts ouvrages et a reçu une vingtaine de prix littéraires dont le Prix Chronos 2015 en France et le Prix Chronos 2016 en Suisse, pour son roman policier Toute seule dans la nuit (Alice Jeunesse). Elle a reçu le prix des incorruptibles CE2-CM1 en 2018 pour le garçon qui parlait avec les mains (Alice jeunesse) et dans la catégorie CM2/6e en 2021 pour Peur dans la neige (Mijade).. Plusieurs de ses livres ont été traduits au Maroc, en Chine, en Bolivie, en Corée, en Italie et en Espagne. Chez Alice, elle a également publié Traquées ! (déjà vendu à plus de 5000 exemplaires) et La cascadeuse des nuages.
Ma chronique :
Rien ne me rend plus admirative qu'une auteure qui arrive en une cinquantaine de pages à nous faire passer par toute une palette d'émotions. C'est ce que j'ai vécu en lisant Théa te hait. Ce court roman intense dont la quatrième de couverture nous résume parfaitement le contenu. Sandrine Beau réussi a aborder des thèmes aussi difficiles que l'inceste, le viol ou encore les violences familiales. C'est l'histoire de la jeune Théa qui a quitté le foyer familial en laissant derrière elle sa petite sœur et sa mère sous emprise. Il s'agissait pour elle de sauver sa peau et de fuir son père. Aussi quand elle apprend qu'il travaille auprès d'enfants, elle décide de passer à la vitesse supérieure car « aucun enfant ne devrait vivre ce qu'il lui a fait subir ». Le texte est lapidaire, les mots sont justes, tranchants ou blessants, ils sont la réalité de Théa. Un très beau texte qui nous offre un personnage féminin fort et déterminé. C'est bien écrit, pas un mot de trop. On ne sombre pas dans le pathos, au contraire ici la victime n'est pas brisée, elle possède en elle cette force incroyable qui lui permet de faire ce qui lui semble être juste pour elle. Une vraie battante, qui lutte au jour le jour pour construire sa vie, résiliente et indomptable. Une voix vibrante pour tous ces enfants, adolescents qui ont un jour dû vivre ces violences au sein même de leur famille. La parole se libère de plus en plus et les traumatismes engendrés peuvent enfin se dirent. Il n'en demeure pas moins que ce sujet reste glaçant car le nombre des victimes s'allonge toujours plus et leur prise en charge n'est malheureusement pas à la hauteur des besoins. Bonne lecture.
Citations :
Les dents de Théa claquent. Elle ne sait pas depuis combien de temps ses mâchoires s’entrechoquent. Ça lui fait ça, parfois. Les réminiscences. Ou alors elle a le ventre qui brûle. Un feu qui arrache tout, comme des griffes qui la labourent de l’intérieur. Un feu qui la plie en deux, qui la secoue de spasmes incontrôlables.