Génocides

Génocides
Génocides
Génocides conte l'histoire de la plus inattendue et de la plus vraisemblable des invasions de la Terre par des extra-terrestres. Aucun humain ne vit jamais un des envahisseurs. Simplement, du ciel se mirent à pleuvoir des graines. La planète entière se-trouva réduite à l'état d'exploitation agricole, et les humains ramenés, presque le temps d'une saison, au statut d'insectes nuisibles. Survivraient-ils à cette rencontre d'un cinquième type ? Et dans quel état ?
Génocides
Pourquoi ce livre ? Je ne saurais dire pourquoi il a atterri dans ma PAL. Peut-être la couverture verdoyante, peut-être la promesse d'une science-fiction originale sur fond de drame écologique.
Génocides fut une lecture un peu décevante. Étant donné la couverture et le résumé, j'aurais cru que l'intrigue prendrait davantage place dans la végétation, que les personnages évolueraient le long des troncs, se balanceraient de branches en branches, etc. Pas un Tarzan non plus, mais en adéquation avec la nature environnante. Ce fut tout autre puisque tout le monde voue une haute terrible à cette Plante qui a tout détruit. La communauté ne compte au départ que quelques centaines de villageois. L'hostilité est telle qu'on perd rapidement une grande partie des citoyens. Quand enfin on arrive dans la forêt pure et dure, avec l'obligation de subsister grâce à elle, on retrouve les grands topoï de la survie en milieu hostile, avec la remise en question de la foi, notre instinct animal qui dépasse toute humanité, les cauchemars qui remontent (on évolue dans les ténèbres), ou les vices comme la gourmande ou la luxure. Les thèmes qui se succèdent sont tous plus malsains les uns que les autres et je reconnais avoir été mal à l'aise à plusieurs reprises. La fin est éprouvante. Aucun espoir n'est permis et en une phrase l'auteur est capable d'éradiquer l'humanité. Une bonne fin en soi, car il aurait été impossible de connaître ici un happy end, mais elle n'en est pas moins glaçante.
Pour une histoire écrite dans les années 70 (si je ne me trompe pas), les personnages ne sont pas aussi stéréotypés que je le craignais. Ma préférence va à Buddy, dépeint comme le plus normal d'entre tous. Le plus marquant sera sûrement Neil, pour sa nette évolution vers le côté animal de chacun. Il ne faut toutefois pas oublier le conflit entre Orville, prêt à tout pour obtenir vengeance, et Anderson, qui prêche la bonne parole tout en menant les derniers hommes d'une main de fer, comme un patriarche un poil tyrannique. Finalement, je regrette simplement qu'Alice nie ses convictions pour se jeter dans les bras de quelqu'un qu'elle aurait détesté en temps normal (et tout cela est balayé en une phrase).
Pour un roman assez vieux, la traduction est vraiment excellente parce qu'elle reflète bien le caractère daté tout en rendant l'ensemble assez fluide. De fait une fois dedans j'ai vraiment eu du mal à ressortir de la lecture, ce qui n'est pas toujours le cas pour les romans écrits il y a un bon moment. En revanche, il faut savoir que l'auteur ne se perd pas en fioritures, le style est direct, ne détaille rien, ça fait plutôt sévère avec le recul mais ça colle parfaitement à l'ambiance, à l'effroi suscité par tout ceci.
Génocides
J'aurais souhaité autre chose, c'est certain. Avec cette Plante en couverture et cet homme qui se tient droit debout, je m'attendais à quelque chose de plus végétal, découlant sur une sorte d'harmonie. C'est en réalité tout l'inverse, c'est la lutte de l'homme pour rester en vie et faire perpétuer l'espèce, là où toutes les ressources nécessaires pour cela décroissent avant de totalement disparaître. Je n'ai pas aimé, je n'ai pas détesté, d'autant plus que les réflexions, bien que connues de ce genre d'intrigues, restent convaincantes dans leur orchestration. Simplement dommage que l'auteur n'ait pas poussé le contact entre la Plante et l'Homme pour en tirer une intrigue plus complexe. Une bonne lecture donc, mais pas assez poussive.
Génocides
13/20