Albin Michel – août 2023 – 432 pages
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Tookie est une Ojibwée de quarante ans, elle a écopé de plusieurs années de prison pour s’être en réalité fait piéger par ses amies. Elle reçoit, de la part d’une de ses anciennes professeurs, un dictionnaire. À partir de là, elle va se mettre à dévorer tous les livres qui lui tombent sous la main. Quand elle bénéficie d’une libération conditionnelle, Tookie se fait embaucher dans une petite librairie de Minneapolis spécialisée en littérature autochtone, son rêve.
Elle s’épanouit jour après jour au milieu des livres, jusqu’à ce que le fantôme d’une fidèle cliente récemment décédée, se mette à hanter les lieux – Flora, sa cliente préférée la plus agaçante. Quand elle est morte, Flora lisait un curieux livre, sorte de journal intime datant de la fin du XIXe, écrit par une femme autchtone captive, La Sentence. Ce bouquin se retrouve entre les mains de Tookie. Nous sommes en 2020, le covid et le confinement s’apprêtent à pointer le bout de leur nez, les émeutes qui vont suivre le meurtre de George Floyd aussi… Un climat oppressant s’abat sur la ville.
Comme j’ai aimé cette lecture – véritable ode aux livres et aux librairies. Et cette femme littéralement hantée… qui se retrouve face à ses propres démons. Comment se défaire de nos morts ? De notre passé ? De nos angoisses ? Comment pardonner, aussi. La Sentence est un roman dense et lumineux, que j’ai pris plaisir à dévorer.