Publié aux éditions Les Escales,2023, 448 pages.J'ai eu un véritable coup de cœur pour ce titre. La maison aux sortilèges est le genre de roman qui vous reste longtemps en tête. A trois époques différentes, le lecteur va faire la connaissance de trois femmes.En 1619, Altha est accusée de sorcellerie. Son procès est joué d'avance. On l'accuse d'avoir tué un homme en lui jetant un sort. En 1942, Violet vit dans un immense manoir avec son frère et son père. Elle n'a pas le droit de sortir de la propriété et est élevée dans l'ignorance du monde la plus totale. En 2019, Kate fuit un mari violent et se réfugie dans une petite maison qu'elle a hérité de sa grand-tante.Ces trois histoires de femmes alternent de chapitre en chapitre. J'ai suivi avec passion le procès d'Altha. Parce qu'elle est une femme et qu'elle vit seule, sa différence fait sa condamnation. Une femme ne peut pas vivre sans un homme à ses côtés. Elle est donc une sorcière. L'histoire de Violet m'a particulièrement émue. Cette jeune fille de 16 ans est d'une délicatesse intense. Son père l'élève dans l'ignorance des règles, de la sexualité. Violet est purement innocente et elle va en payer le prix. Les chapitres qui lui sont consacrés sont glaçants. C'est ceux que j'ai préféré parce qu'ils s'insèrent dans une atmosphère gothique, pleine de mystères. Quant à Kate, j'ai admiré son courage: tout quitter pour fuir et se reconstruire.Ce roman raconte la transmission, les violences faites aux femmes, le refus par la société patriarcale qu'elles vivent leur vie comme elles l'entendent. Elles sont toutes contrôlées par des hommes, pour des hommes. Certains passages sont violents (scènes de viol notamment). On y parle de féminité, de rapport à la nature et au corps. L'écriture d'Emilia Hart m'a transportée. J'ai aimé chacune de ces femmes et je les ai quittées avec regret. La maison aux sortilèges est un magnifique roman qui s'ajoute à ma pile de coups de cœur.