Je remercie les Editions de Borée pour cette nouvelle lecture.
Christian VialleBiographie de l'auteur
Originaire de Clermont-Ferrand, Christian Vialle a exercé le métier d'éducateur spécialisé avant de devenir directeur adjoint d'un Institut Médico-Éducatif. Depuis son départ à la retraite, il consacre la plus grande partie de son temps à la lecture et à l'écriture. Fuir les chemins perdus est son second roman paru aux éditions De Borée.Présentation de l'éditeur
En pleine période de confinement, Dina et Judith Caravella décident de se retrouver dans l'ancienne maison familiale «?La Sauvage?», isolée du village et de ses habitants, peu bienveillants à leur égard. Elles mettent ce temps à profit pour grimper jusqu'au «?château?», une ruine de pierres, terrain propice à leurs jeux d'enfants et se retrouvent, bien malgré elles, emmurées dans une cave souterraine, en raison d'un orage ayant déclenché une avalanche et une forte coulée de boue jusqu'au bourg. Isolées, coupées du monde, elles se confient et tentent de se souvenir d'un tragique accident, ayant eu lieu en avril 1967. Elles avaient alors été contraintes de se joindre à une colonie sanitaire, en raison de leur état de santé et de l'ambiance délétère du foyer familial.
La période du confinement est une période étrange, comme une bulle en dehors de l'agitation du monde. Elle aura permis à Dina et Judith de se retrouver sur les lieux de leur enfance. Elles sont proches de la soixantaine et revenir comme en pèlerinage dans la maison familiale va avoir plusieurs conséquences. En se promenant dans les ruines du « château » où elles jouaient autrefois, elles vont rester prises au piège par un orage qui provoque un éboulement. Dans le silence, dans le noir elles vont tour à tour revenir sur un événement traumatique qui a eu lieu bien des années auparavant. Elles étaient alors en colonie sanitaire à Morleix. Petit à petit nous suivons le déroulement du drame dont elles ont été témoins.
En lisant ce roman j'ai eu le sentiment de tirer sur le fil d'une pelote et de remonter le temps avec Dina et Judith. Deux sœurs aux caractères bien différents mais qui toutes les deux ont gardé en leur cœur une blessure secrète jamais partagée. Avec une écriture intimiste, l'auteur nous livre une énigme non résolue, un cold case de plus de 50 ans. Suivre les deux sœurs et plus particulièrement Dina l’aînée reste une expérience touchante où l'on comprend les retentissements que ce drame a eu sur toutes leurs vies d'adultes et sur leurs rapports familiaux. Un thème qui aborde la famille, les liens qui se tissent ou au contraire les liens que l'on n'a pas su tisser. Beaucoup de finesse et de psychologie dans cette belle histoire. On revient aussi sur la façon dont étaient gérées les « colonies sanitaires » dans les années soixante. Entre colonies de vacances et instituts médicaux, qui ne donnent pas du tout envie d'y placer nos enfants. Un livre empreint de nostalgie, des événements terribles qui s'y sont déroulés. Les protagonistes ont disparu et reviennent « à la vie » dans la parole libérée des deux sœurs. Une belle découverte. Bonne lecture.
Citations :