Beauté trompeuse de Charmaine Pauls

Par Bib Hlm @bibHLM

Résumé :Ma vie est régie par trois règles.Ne pas me faire prendre.Si je me fais prendre, jouer le jeu.Gagner du temps en attendant les secours.
Ma vie dépend de ma capacité à jouer le jeu de manière convaincante. Je m'entraîne pour ce rôle précis depuis l'âge de quinze ans. Pendant dix longues années, j'ai appris à être quelqu'un d'autre, à répondre à un nom différent et à vivre dans l'ombre d'une autre femme. Evie Warren est la princesse de la mafia la plus convoitée du pays, et je suis son double. Je suis un leurre, sa doublure, en quelque sorte.
Ainsi, quand j'enfreins la première règle, je sais que c'est grave. Je sais que ça ne va cesser d'empirer quand l'homme qui a pris d'assaut ma voiture me laisse deux options, tout en espérant que je ne choisirai pas la seconde. Et quand il m'appelle Evie, il confirme mon pire soupçon. L'attaque était préméditée.
Il ne peut vouloir enlever Evie que pour deux raisons. Il la veut pour un échange ou une rançon, et Bell Warren, son père, a plus d'ennemis que d'argent.
Mon avis :
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de rappeler que ce livre s’adresse à un lectorat averti en mesure de mettre une distance entre ce qui est présenté et la réalité. Ici, il n’est pas question d’une quelconque apologie de la violence ou des relations toxiques. Cette fiction décrit des relations évidemment problématiques, où la violence est omniprésente, la notion de consentement est inexistante. Cela dit, il ne s’agit pas de la juger ou de la comprendre (autant stopper les vagues avec ses mains), il s’agit d’apprécier (ou non) la façon dont l’auteur imagine cette histoire et la raconte avec ses tenants et ses aboutissants. Ses enjeux et ses dommages directs et collatéraux.
Une Dark romance avec de trop bonnes intentions… Dommage, le potentiel était fou. L’autrice explore ici une mafia que je n’avais pas encore eu l’occasion de découvrir : celle de Johannesburg et leur trafic de diamants avec un plot de départ catchy : un mafieux protège sa fille, Evie, avec un sosie, Christina, qui fait office de doublure.
Mesure extravagante… à la mesure des moyens et des méthodes de ses ennemis, parce que justement la doublure, Christina, se fait kidnapper et l’histoire repose sur la révélation de cette imposture. La fille du mafieux est la pièce maîtresse d’un processus de vengeance pensé et mis en œuvre par le héros, dont le plan (pour une fois) est vraiment sensé et préjudiciable pour celui contre qui s’opère la vengeance… Bizarre, le père du mafieux ne réagit pas comme il l’a anticipé… Une fausse note et le château de cartes s’effondre.
Évidemment, pendant que la supercherie fait son petit bonhomme de chemin, Christina/Evie et son ravisseur, Roman, se rapprochent. Ainsi, de nouveaux enjeux s’ajoutent à la révélation de la vérité.
Là où le bât blesse ? La précipitation de la fin. Quand on est au climax de la résolution de l’intrigue, le soufflé retombe à coup d’ellipse et de solution sortie du chapeau. Dommage. Par ailleurs, la bonne conscience que tentent de se donner le héros et ses acolytes tout au long de l’histoire m’a semblé hors de propos.
Au plaisir.