Buchet-Chastel – septembre 2023 – 134 pages

*

La petite voix que l’on découvre entre ces pages, c’est celle de Rosalie Pierredoux ; elle a huit ans et elle habite Saint-Lunaire. Elle adore son papy, qui lui apprend plein de choses. Son papy à qui elle peut dire beaucoup de choses. Son meilleur ami s’appelle Simon. Elle aime rire, elle ne se prend pas au sérieux. Mais sous ce masque rieur se cache une profonde mélancolie, un certain mal-être. Elle préfère « rire de l’absurdité de la vie pour ne pas trop souffrir. » Un soir avant de se coucher, Rosalie s’adresse à Dieu pour lui venir en aide. Le lendemain matin, elle se réveille… avec une moustache et dit s’appeler Jean. Comme Jean Rochefort, tiens!

Un roman court qui s’annonce d’emblée poétique et malicieux, à l’héroïne touchante, du haut de ses huit ans. Cette moustache farfelue va venir balayer les idées noires, chambouler le quotidien, réveiller l’assurance de Rosalie. Les chapitres sont courts, les dialogues savoureux : je me surprends à sourire. Puis rire. Mes yeux pétillent. C’est drôle et absurde à souhait. Il y a aussi beaucoup de douceur dans ce roman. Le roman d’Adèle Fugère est une lecture que j’ai dévoré le temps d’une soirée, le sourire en coin, le cœur étreint par l’émotion.