Parution : 10/2023
Résumé
Les troupes romaines sont démotivées et les désertions s’accumulent. César fait alors confiance au médecin-chef des armées, Vicévertus, qui a mis au point une méthode de pensée positive, l’iris blanc. Pour tester cette fameuse méthode, il l’envoie en Armorique, dans le camp de Babaorum. S’il arrive à rendre les légionnaires romains plus combattifs tout en arrivant à rendre les irréductibles Gaulois plus calmes, cette méthode se généralisera dans tout le monde romain… Sinon, il ira nourrir les lions du cirque.
Notre avis
Le scénario de ce quarantième album d’Astérix a été confié à Fabcaro tandis que Conrad reste aux commandes sur le dessin. Après une campagne marketing bien rodée, ce nouvel album d’Astérix aux chiffres colossaux (tirage mondial à 5 millions d’exemplaires et dans 20 langues différentes) va être le poids lourd de la BD à l’approche des fêtes. Mais, concrètement, que vaut ce nouvel album ? L’inflation étant passée par là, il est déjà un peu plus cher que les précédentes sorties. Sur le contenu en lui-même, comme chaque nouvel album, il y aura les débats entre « C’était mieux avant », « Ce n’est pas l’Astérix de notre jeunesse », etc. Objectivement, en effet, à la lecture, on sait que nous n’avons pas un scénario signé Goscinny. Néanmoins, Fabcaro s’en sort bien : les jeux de mots sont là, les références aussi… Même si, au niveau des références, on peut s’interroger sur une des ambiguïtés d’Ordralfabétix, le poissonnier : dans cet album, une partie de la trame repose sur le fait qu’il n’est qu’un revendeur de poissons et qu’il ne les pêche pas lui-même. Pourtant, dans de précédents albums, on apprend qu’il possède un bateau de pêche (Astérix en Hispanie) ou même qu’il se balade avec des poissons fraîchement pêchés (la Zizanie). Cette incohérence existait déjà du temps de Goscinny, il alternait lui-même entre un Ordralfabétix pêcheur et un Ordralfabétix se faisant livrer de Lutèce. Bref, fermons la parenthèse poissonnière et revenons à nos sangliers. On a ici un scénario très contemporain, avec le méchant de l’histoire s’inspirant de Bernard-Henri Lévy pour le côté philosophie (en carton) et de Dominique de Villepin pour le côté charmeur à la crinière poivre et sel sans pour autant caricaturer l’un ou l’autre ; et, en toile de fond, l’influence que peut avoir un gourou sur des personnalités influençables.
En deux mots
Fabcaro arrive à reprendre la série en signant un scénario inscrit dans notre époque, bien aidé par Conrad qui a déjà fait ses preuves depuis plusieurs albums.
Anthony Roux
Lien vers la page des éditions Albert René de : Astérix et le Griffon
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