Loire est un roman graphique aux paysages fantastiques. Clairement, les dessins servent la beauté et à la majesté de la Loire.
Le trait de plume d'Étienne Davodeau esquisse les contours, les éléments, la faune et la flore de ce beau fleuve sauvage. L'histoire narrée s'efface d'une certaine façon dans de nombreuses bulles en se présentant comme secondaire, comme si le sujet traité par Étienne Davodeau était bicéphal : d'un côté, un groupe de personnes se retrouve à la suite d'une invitation d'une de leurs proches, de l'autre la nature environnante et son fleuve chargé d'anecdotes, de souvenirs de famille. Dans ce duel, point de combat mais plutôt plusieurs connections intelligemment menées dans un tout très cohérent : tout passe par et part de la Loire, du début à la fin.
Au-delà du trait de crayon apaisé et apaisant
d'Étienne Davodeau (je me répète : si je suis moins fan du graphisme de
ses personnages, j'ai aimé les instants Loire, si bien respectés et à
l'identique de ce que je peux voir régulièrement, ayant la très grande
chance de vivre dans les Pays de la Loire et de sillonner cette région
dans le cadre de mes vacances, de mes week-end et de mon activité
professionnelle), j'ai aimé aussi l'introspection de ces héros de
l'ordinaire qui pour une fois ne parlent pas d'eux mais honorent leur
passé commun. J'ai été aussi attendrie par cette quête vaine d'identité
familiale et de lignée, ce besoin de réconciliation. J'ai aimé l'image
de l'arbre souvenir et j'ai aussi apprécié les plantages, les
revirements. Jusqu'au bout, cette histoire tient la route de l'émotion,
avec une boucle finale qui sert la quête et donne davantage de poids à
l'invitation initiale. C'est doux, commun et très beau.
BD à lire.
Éditions Futuropolis
Du même auteur : Lulu, femme nue (premier livre)
Lulu, femme nue (second livre)