La Peuplade – janvier 2023 – 234 pages
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Dans ce roman, quatre parties pour quatre personnages, tous un peu en marge, un peu solitaires, rêveurs, en proie au doute, à l’évasion. Quatre poissons, attirés par le mouvement, par des courants et des vents parfois contraires.
Camille – partie pour le bout du bout, toute seule. Tout au nord, sur la péninsule de Bonavista, à Terre-Neuve. « Elle cherche un endroit à elle, un endroit où elle pourra s’attarder à son tour. » Elle aime les rochers au bord de la mer, le vide sous ses pieds lorsqu’elle se blottit contre eux. Elle flirte avec l’incertitude, le flou, tout en faisant des listes de petites choses. Elle travaille dans un café où elle transforme les tickets de caisse en origamis et donne un adjectif à toutes les solitudes qu’elle croise.
William – petit garçon rêveur de 8 ans trois quart, qui vit en Écosse, sur l’île de Mull. Son papa est (trop) souvent absent, c’est le plus grand des poissons… Sa maman Lily peint des aquarelles et prend son mal en patience. William aime les histoires que l’on respire et se perd dans les toiles d’araignée de ses souvenirs passés et futurs.
Lou – qui ne se sent vivant que lorsqu’il fait jour, qui a abandonné son amoureuse bretonne si lumineuse pour vivre dans un petit village de pêcheurs au nord de l’Islande. Et qui ne se remet pas de la mort de son frère, se confrontant chaque jour au tombeau océan.
Célia – lycéenne bretonne, sans désir ni projet. Le Bac approche, et elle s’inquiète pour sa sœur, qui broie du noir. L’avenir se dessine devant elle sans qu’elle sache qu’en faire, quelle trajectoire emprunter.
Atlantique nord est un roman imprégné de lenteur, presque contemplatif au sein duquel quatre solitudes se racontent et se trouvent liées par l’océan et les êtres aquatiques. C’est un roman où l’Atlantique prend toute la place et donne presque corps au texte, imprègne les mots et les êtres ; l’océan comme oubli, l’océan comme tombeau, l’océan qui fait perdre le nord. Un beau récit qui parle d’absence, d’abandon et duquel se dégage un indéfinissable sentiment de proximité, d’intimité avec ses personnages un peu perdus… Je me suis identifiée à ces êtres qui flottent, qui se laissent porter par le vent, bercer par le roulis des vagues.