Éditions Albin Michel, 2022 (377 pages)
Ma note : 13/20
Quatrième de couverture …
Une nouvelle enquête de l’inspecteur Valentin Verne, le génial créateur du Bureau des affaires occultes, où les apparences sont dangereusement trompeuses.
La première phrase
« Le vent s’était levé à l’approche du crépuscule. À présent, des nuages échevelés défilaient dans le ciel, projetant à terre leurs ombres mouvantes. »
Mon avis …
Toujours sur les traces du glaçant Vicaire, Valentin Verne se voit confier une nouvelle enquête qui risque bien de lui donner du fil à retordre. Désormais flanqué d’un acolyte (Isidore Lebrac), notre héros se doit de répondre à la demande de la riche Mélanie d’Orval. La jeune femme craint en effet pour l’honneur de sa famille. Un médium aurait recours au spiritisme ainsi qu’à de mystérieux pouvoirs pour ramener à la vie la fille de son époux, un noble aussi respecté que fortuné. Or notre maîtresse de maison en mettrait sa main à couper : cet homme est un escroc et il faut tout faire pour l’arrêter.
Des bas-fonds parisiens aux salons de la haute société, Éric Fouassier nous entraîne dans un polar historique on ne peut plus prenant mais que je trouve en deçà du premier tome (Le bureau des affaires occultes).
Voilà déjà plusieurs mois que je me garde au chaud Le fantôme du Vicaire tant j’avais apprécié lire le premier opus en début d’année. Désormais inspecteur en charge du Bureau des affaires occultes, notre héros se trouve de nouveau confronté à ses démons. Après des années de traque sans merci, voici que le monstre de son enfance refait physiquement surface, lui fait parvenir des lettres et propose un véritable jeu de piste riche en énigmes et en cadavres ! Valentin Verne entend bien se venger des violences subies alors qu’il n’était encore qu’un enfant. Ce passé traumatisant le hante et l’empêche de mener une vie amoureuse épanouie, au grand dam d’Aglaé, une jeune comédienne très éprise de notre inspecteur.
L’écriture d’Éric Fouassier se montre toujours aussi fluide et documentée pour une reconstitution historique de qualité. C’est un vrai point positif et j’ai apprécié me faire une image plus précise du Paris des années 1830. L’auteur intègre également à son récit quelques grands noms de l’époque (Vidocq bien évidemment, déjà aperçu dans le premier opus, mais aussi Théophile Gautier). J’ai trouvé ce petit clin d’œil amusant et plus que bienvenu.
Si le tout s’accélère, pour un final haletant lors des derniers chapitres, je reste quelque peu sur la réserve. J’ai trouvé les ficelles un peu grosses lorsque l’identité du Vicaire nous est enfin dévoilée ; et j’avais deviné la plupart des rouages concernant l’intrigue autour du médium. J’ai globalement passé un bon moment de lecture, mais ces deux détails font que j’ai ressenti un brin de déception à l’heure de refermer ce roman. Reste que si je croise un jour le chemin du troisième tome (Les nuits de la peur bleue), rien ne confirme que je ne le lirai pas. Je commence enfin à apprécier le personnage d’Aglaé (beaucoup plus étoffé), et je serai curieuse de la découvrir en enquêtrice aux côtés de Valentin Verne, héros décidément sombre et atypique.
Extraits …
« Le Vicaire l’avait reconnu et il avait renoncé à se terrer. Telle une bête sauvage cernée dans ses retranchements, il se retournait et faisait face en montrant les crocs. Valentin avait si souvent espéré cet ultime face-à-face. Mais quand il lui arrivait d’y penser, les choses se présentaient de façon si différente ! C’était lui qui menait la danse et le monstre n’était plus qu’un fugitif aux abois. À présent, il réalisait combien il avait fait fausse route. »