Amitav Ghosh, né en 1956 à Calcutta, est un romancier, essayiste et critique littéraire indien d'expression anglaise diplômé en anthropologie sociale. Ghosh vit à New York avec son épouse Deborah Baker, biographe et éditrice, et leurs deux enfants. La Déesse et le Marchand, paru en 2021 vient d'être réédité en poche.
Deen, le narrateur d'origine indienne et proche de la soixantaine, vit de la vente de livres anciens à Brooklyn. Lors d'un séjour en Inde il entend parler d'une vieille légende bengalie, un marchand voulant échapper aux avances de la déesse des serpents, se serait lancé dans un vaste périple. Pour Deen, spécialiste de ce folklore, cette histoire intrigante va le pousser à retracer le voyage du marchand, de la mangrove indienne à Venise...
Un gentil roman.
Si je m'en tiens aux faits, nous avons ici un roman que l'on peut qualifier d'aventures, avec de nombreuses références historiques, où le passé (la fameuse légende) se mêle au présent (le voyage de migrants voulant rejoindre l'Europe). Les personnages sont sympathiques, Deen gentil mais pas très fûté, Rafi un jeune pêcheur indien et Tipu un malin congénère, Piya la chercheuse en biologie sur laquelle Deen louche un peu. Rayon aventures, nous avons du pataugeage dans la mangrove, des morsures d'un cobra royal et d'araignées venimeuses, un voyage en avion agité etc. Du Indiana Jones petits bras. Ajoutons pour faire bonne mesure, une très légère dose de mystère/surnaturel (?) quand des faits ou des évènements ne peuvent s'expliquer logiquement.
A ce récit s'incorporent les sujets réels du roman, le réchauffement climatique avec ses effets dévastateurs, dont entre autres, les flux migratoires et ce petit bateau bourré jusqu'à la gueule de migrants tentant de débarquer en Italie et à bord duquel se trouve Tipu que Deen et Piya se doivent de sauver.
Un bouquin qui se lit, même si l'écriture m'a semblé assez pauvre voire simplette, et dont je ne vais pas chercher à dire du mal, mais c'est vraiment très gentil et vous savez ce que ça veut dire pour moi.
" En tout état de cause, ces livres avaient eu sur moi exactement l'effet prédit par les critiques au XVIIème siècle, au moment où les premiers " romans " avaient commencé à circuler largement : ils avaient suscité des rêves et des désirs, dérangeants dans le sens où ils devaient devenir les instruments de mon déracinement. Si de simples mots avaient eu cet effet-là, qu'en était-il des photos et des vidéos qui défilent continuellement sur nos ordinateurs et téléphones portables ? Si, comme on le dit, une image vaut un millier de mots, quel est le pouvoir des milliards d'images qui s'infiltrent à présent dans les moindres recoins de la planète ? Quelle est la puissance des rêves et des désirs qu'elles génèrent ? La puissance de l'agitation qu'elles engendrent ? "
Amitav Ghosh La Déesse et le Marchand Babel - 410 pages -
Traduit de l'anglais (Inde) par Myriam Bellehigue