Israël L'agonie d'une démocratie

Israël L'agonie d'une démocratie

" Israël. L'agonie d'une démocratie "

ENDERLIN Charles

(Seuil/Libelle)

Court mais ô combien nécessaire que cet opuscule paru peu de temps avant que ne soient déclenchés les tragiques évènements qui, à partir de ce 7 octobre 2023, ensanglantèrent Israël et Gaza. Charles Enderlin. Un journaliste comme il ne s'en fait plus (ou si peu), au service de la seule contrainte qui vaille : l'expression de la vérité. Dût-elle blesser, cette vérité, celle ou celui qui s'y confronte. Honnêteté. Rigueur. Toujours manifestées lorsque Charles Enderlin officiait encore au service de la télévision française de service public.

(Le vieux Lecteur a suivi avec grand intérêt et une attention soutenue les interventions du Journaliste désormais retraité durant ces semaines du déchaînement qui outrepassèrent l'entendement, les pires et les plus meurtriers qu'il lui ait jamais été donné d'observer. Lui, Charles Enderlin. Ainsi que quelques autres. Michèle Sibony. Rony Brauman. Alain Gresh. Quelques repères qui lui furent nécessaires, lui, ce vieux Lecteur tout endolori, qui refusa de s'égarer sur les pistes insensées qui, inéluctablement, mènent à la barbarie. Qui écouta donc les propos tenus par ces gens-là, propos empreints d'une grande sagesse, laquelle se nourrit d'une connaissance " objective " de la réalité du conflit israélo-palestinien.)

Charles Enderlin est un observateur " dépassionné ". Il aide à comprendre dans ce court opuscule ce que sont les transformations progressives de la " démocratie " israélienne. Qui n'est déjà plus une démocratie, puisqu'elle s'est vendue à des forces politiques porteuses de toutes les tares qui, sur le vieux continent, caractérisent les extrêmes-droites. Racisme. Colonialisme. Violence institutionnelle. Entre autres. La Bête Immonde est en passe de conquérir la terre d'Israël, avec la complicité de celui qui est censé diriger ce pays-ci, Benjamin Netanyahu.

Un court et donc nécessaire opuscule qui s'ouvre sur la mise en garde que formula, dès 1951, Hannah Arendt, sur les dangers qui guettaient l'Etat-nation d'Israël à sa création. " Cette solution de la question juive n'avait réussi qu'à produire une nouvelle catégorie de réfugiés, les Arabes, accroissant ainsi le nombre des apatrides et des sans-droits de quelques 700 à 800 000 personnes... Réfugiés et apatrides sont, telle une malédiction, le lot de tous les nouveaux Etats qui ont été créés à l'image de l'Etat-nation. Pour ces nouveaux Etats, ce fléau porte les germes d'une maladie incurable. Car l'Etat-nation ne saurait exister une fois que son principe d'égalité devant la loi a cédé. Sans cette égalité juridique, qui avait été prévue à l'origine pour remplacer les lois et l'ordre de l'ancienne société féodale, la nation se dissout dans une masse anarchique d'individus et sous-privilégiés. "