Betty naît dans une famille mixte: sa mère est blanche et son père est Cherokee. Ses frères et sœurs sont aussi blonds qu'elle est noire. Elle a hérité de son père ses traits indiens. Dans une Amérique rongée par le sexisme et le racisme, Betty tente de se faire une place. Quel roman que ce livre! J'ai adoré et je comprends les lecteurs qui ont eu un coup de coeur pour Betty. Si j'ai eu un peu de mal avec le début du roman dans lequel on relate la rencontre entre les parents de Betty, j'ai adoré la suite à tel point que je n'ai pas vu défiler les pages. On suit Betty au sein d'une grande fratrie, dans une famille mixte et pauvre. Betty est celle qui est mise au ban parce qu'elle ressemble à son père. Il y a des scènes de violence psychologique et physique insensées. Le racisme poursuit Betty jusque dans l'école. On la traite de " squaw ", de " petite indienne ". On la déshabille pour vérifier qu'elle a une queue. On lui dit qu'elle est sale et donne des maladies. Chronique du racisme ordinaire. Mais Betty c'est aussi le récit d'une société américaine sexiste et patriarcale où les violences sexuelles tiennent le haut du pavé. Il y a des scènes de viols incestueuses terriblement violentes et douloureuses. Mais elles ne sont pas gratuites. Elles dénoncent tout un système sociétal basé sur les violences faites aux femmes. C'est un roman profondément poignant qui fait la part belle aux personnages féminins dans leurs forces et leurs faiblesses. J'ai aimé toutes ces filles, toutes ces femmes autant que j'ai aimé Betty.
Et la lueur apparaît sous les traits du père de Betty, un homme profondément doux et juste qui tisse une relation privilégiée avec sa fille. Il lui fait découvrir la nature, lui apprend l'empathie, le respect de toute forme de vie. C'est une des plus belles relations enfant-parent que j'ai pu lire dans la littérature et elle restera gravée longtemps en moi. J'ose dire que " Betty " est un chef d'œuvre et qu'il faut le lire absolument!