Loving Reaper

Par Mana_


Notre belle planète compte 8,7 millions d’espèces. Des animaux qui marchent, rampent, volent, nagent et qui, chacun à sa façon, enrichissent et illuminent notre quotidien. Une partie de foot avec un chien, le regard d’un renard croisé dans la forêt, la chaleur et les ronronnements d’un chat recueilli… Toute notre vie, nous partageons des moments d’existence avec nos compagnons animaux, qu’ils soient domestiques ou sauvages. À travers ces courtes bandes dessinées, l’autrice a voulu représenter la diversité et la beauté du monde animal, mais surtout dénoncer des comportements humains que nous ne devrions plus voir, jamais. Nous n’allons pas vous mentir, ces histoires sont tristes… Il est probable que certaines vous touchent (beaucoup). Mais elles sont aussi porteuses d’espoir, car chaque larme versée démontre que ces animaux comptent pour vous et que vous prendrez soin de ceux qui auront la chance de croiser votre chemin.

Pourquoi ce livre ? Je l'avais vu à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux et toujours en des termes élogieux, à une exception près. Quand je suis tombée sur son stand lors de la deuxième édition du festival L’Ouest hurlant, je n’ai pas résisté à l’envie de me l’offrir (c'est plus joliment dit ainsi !).
Loving reaper m’a fait éprouver énormément d'émotions, et c’est principalement ce que je retiendrai de cet ouvrage nécessaire. Par le biais de petites saynètes, l’autrice tend à faire le tour de toutes les espèces animales, domestiques ou sauvages, connues ou exotiques, pour en faire un portrait glaçant par la mécompréhension et la méconnaissance de l'Homme. Ce ne sera clairement pas une lecture réjouissante, par la dureté des fins, par la détresse des animaux. Si le dessin peut faire très simple, économe dans ses traits, avec peu de textes, ce n’est pas une lecture à mettre entre toutes les mains, notamment celles des moins jeunes (ce qui n'empêche pas qu’on puisse éduquer et/ou sensibiliser ces derniers).
Le procédé est toujours le même, ce qui fait la seule faiblesse de cet album. On a une situation de départ, heureuse ou déjà dans l’horreur, puis un évènement entraîne l’apparition de la Mort, ce personnage emblématique, qui rassure l’animal et l’emporte en douceur avec Elle. J’ai déjà trouvé que c'était une belle représentation de l’entité, plus douce et compatissante que dans bien d'autres œuvres. Il y a quelque chose de réconfortant à se dire que nos petits animaux rejoignent sa suite. Bref, chaque saynète est complétée d’un texte explicatif sur la complexité d’un animal, comme le perroquet, ou sur les possibilités de secourir les animaux en général. C’est assez instructif, malgré la concision des mots.
J’ai pleuré à deux reprises, surtout sur une histoire pour laquelle j’ai versé toutes les larmes de mon corps. C’est venu sans que je m'y prépare et quand j’y repense, ou au moment où j'écris ces quelques lignes, les larmes montent encore aux yeux. Ça m’a touchée personnellement parce que je l’ai déjà vécu et forcément ça a fait resurgir certains souvenirs récents. Ayant un chat, c’est quelque chose que je traverserai encore. Et j'appréhende énormément ces futurs moments de souffrance, pour lui comme pour moi, même si Chat a encore de beaux jours devant lui.

À défaut d'être une belle lecture en raison de son sujet très difficile, Loving Reaper est une lecture marquante. Par son contenu, je me suis sentie révoltée et démunie face à tant d’inégalités et d’insouciance face à la souffrance animale. Par ses traits, j’ai été touchée par la détresse de ces frimousses… Cet album n'est pas à mettre entre toutes les mains mais sa propagation serait nécessaire pour le bien être des animaux.

17/20