Je remercie les Editions L'Orma pour l'envoi de ce nouveau titre.
Emilio de Marchi
Biographie de l'auteur
Emilio de Marchi (1851-1901), romancier parmi les plus populaires du XIXe siècle italien, a été influencé par plusieurs traditions littéraires, du courant lombard au vérisme et au naturalisme. Dans ses œuvres (Demetrio Pianelli,1890 ; Jacques l’idéaliste,1897), souvent à la tonalité policière, il s’attache à décrire la société de son époque, et notamment la petite bourgeoisie milanaise.
Le Baron de Santafusca et le Curé de Naples (1888) est considéré comme le premier roman policier italien.
Auteur à la fois raffiné et apprécié du grand public, de Marchi aimait à dire que si « l’Art est chose divine, il n’est pas mauvais de temps à autre d’écrire aussi pour les lecteurs ».
Présentation de l'éditeur
« Mais il sentait déjà qu’il est plus facile de tuer un homme que de tuer un préjugé.»
Naples, fin du XIXe siècle. Pour se tirer d’un mauvais pas, un baron oisif et criblé de dettes trouve un arrangement avec un prêtre qui s’est enrichi grâce à l’usure. Faisant fi de l’idée du bien et du mal, le baron de Santafusca ne recule devant rien, pas même devant le crime. Mais un chapeau, objet compromettant et apparemment indestructible, va le trahir…
Décor de cette intrigue, la volcanique Naples lui donne une couleur particulière, entre déambulations à travers les ruelles bruyantes et discussions cocasses dans les salons de la bonne société.
Le Baron de Santafusca et le Curé de Naples livre une brillante analyse d’un homme aux prises avec un crime presque parfait, embarquant le lecteur dans les méandres d’une intrigue sophistiquée et pleine de rebondissements. Porté par une écriture vive et humoristique, ce roman policier conjugue avec brio la légèreté d’un récit d’époque et la profondeur d’une enquête psychologique.
Ma chronique :
Publié en 1888, l'histoire se déroule dans le Naples de la fin du XIXe siècle et met en scène les angoisses et les tourments d'un noble napolitain de l'époque, confronté à une vie oisive et dominée par le jeu, il a de grandes difficultés financières. L'intrigue est riche en suspense, et peut être considérée comme l'un des ancêtres du genre policier en Italie. Il s'agit d'une œuvre majeure de De Marchi, qui était un auteur prolifique connu pour ses romans et poésies. Le Baron de Santafusca, réduit à la ruine par ses dettes de jeu et son train de vie, commet un meurtre en tuant le prêtre Cyrille, un usurier, pour s'approprier son argent. Cependant, un détail crucial, le chapeau du prêtre, devient un indice dangereux qui le tourmente comme une hallucination récurrente. Ce personnage est dépeint comme un homme tourmenté, rongé par la culpabilité et confronté à son destin inévitable devant la justice. Le roman reste un exemple de littérature d'intrigue de haut niveau, mêlant suspense, crime et psychologie humaine. L'ambiance sombre et l'évolution progressive de l'intrigue contribuent à maintenir le suspense tout au long du récit. Le style de l'auteur et élégant et appréciable, il dénote une prose de l'époque qui peut sembler datée mais apporte de mon point de vue, beaucoup d' authenticité à l’œuvre écrite milieu XVXe siècle. La ville de Naples éternelle, est un superbe décor. On connaît dès le début le coupable et on peut se laisser aller à apprécier la façon dont l'âme de celui-ci le tourmente, la culpabilité qui l'étreint et se délecter du déroulement psychologique des remords qui l’empêcheront à jamais de trouver la paix. Un récit bien écrit, captivant qui porte en lui tout ce que l'on retrouvera plus tard dans les polars contemporains avec de très belles scènes. Je suis étonnée de ne pas avoir eu vent de ce roman et de cet auteur plutôt. Merci aux Editions L'Orma pour cette belle découverte et la qualité du papier employé. Bonne lecture.
Citations :
Vous avez une villa à Santafusca ?- Oui.
- Quel style ?
- Seize cent, moitié baroque.
- Très bien ce moitié baroque.Le fond du tableau sera plus théâtral. Villa splendide, bien entendu.
- Au contraire, ruinée, délabrée...
- Suberbe ! Voilà qui est romantique et fera un bel effet.
Une grande foule était rassemblée dans la cour, sous le portail et dans une ruelle voisine, et c' étaient généralement des ouvriers, des poissonniers, des marchands d'eau, des femmes vieilles et jeunes, tous pauvres gens qui attachent le lundi l'espérance à une ficelle et vivent toute la semaine en la touchant avec leur pain sec. L'espérance n'est rien, mais elle donne un bon goût à la nourriture.