Publié aux éditions De Saxus, 2023, 953 pages. Je commence cette chronique en clamant que ce roman a été un coup de cœur du début à la fin. J'ai tout aimé dans ce livre que ce soit l'intrigue, les personnages, le rythme, le thème. Jay Kristoff s'empare du mythe du vampire. Dans son monde, le soleil n'est plus, enfin presque plus. Un voile opaque recouvre le ciel, laissant passer à peine ses rayons. Plus rien ne pousse. Les vampires qui, jusque là craignaient la morsure du soleil, ont étendu leur pouvoir et sont en passe de dominer les humains. Gabriel de Leon, emprisonné par un vampire, est contraint de raconter son histoire. C'est le chasseur qui se raconte lors de cet entretien... La boucle est bouclée! Le lecteur suit donc Gabriel de Leon, chasseur et exterminateur de vampires, emprisonné dans une geôle et contraint de se livrer. Sa narration ne sera pas forcément linéaire. On aura affaire à de nombreux sauts dans le temps, puis des accélérations soudaines. J'ai beaucoup aimé cette narration qui n'est pas forcément chronologique mais qui donne beaucoup de rythme au récit. On découvre grâce au récit de Gabriel un univers sombre et violent où les vampires font la loi. Ils sont répartis entre différentes familles et sont plus au moins puissants. Gabriel va ainsi revenir sur son enfance puis son adolescence, passée au monastère de Saint Michon. Il va se mettre au service de la religion pour devenir un Saint d'argent et exterminer les vampires. On le suit dans son apprentissage entre expériences, brimades et entraînements intensifs.
On le suit aussi, plus tard, dans sa vie d'adulte et sa rencontre avec " le Graal ". Les récits s'entremêlent, se télescopent pour nous donner une vue globale de ce qu'a été la vie de Gabriel. L'auteur manie avec soin les différentes époques sans jamais qu'on ne se mélange les pinceaux! Mention spéciale aux personnages secondaires extrêmement bien campés. Ils apportent beaucoup au récit!
J'ai bien entendu adoré le personnage de Gabriel, un anti-héros comme Jay Kristoff sait les dépeindre. Il est souvent mal luné, vulgaire, violent, porté sur la boisson mais doté d'un grand cœur et d'une loyauté à toute épreuve finalement. C'est le point fort du roman. On reconnaît le style de Kristoff, un rien provocateur et ses dialogues font toujours mouche. J'ai ri à de nombreux moments emportée par la verve de Kristoff.La seule chose qu'on pourrait reprocher, et j'en conviens, c'est peut-être le caractère répétitif de certaines situations mais il n'enlève rien au fait qu'on va de révélations en révélations et que le rythme du bouquin ne s'arrête jamais. La preuve: j'ai gobé ces 950 pages en quelques jours!
On referme ainsi ce premier tome avec de nombreuses questions en suspens, l'envie de poursuivre l'entretien avec ce chasseur de vampire et le besoin furieux de lire le deuxième tome!