Résumé :"Les quatorze années précédentes n'ont été qu'une répétition générale pour me préparer à bien la fermer maintenant."
Une nuit, le monde d'Edie bascule et ses certitudes volent en éclats. Une nuit où le meilleur ami de son frère la viole et la laisse anéantie. Alors Edie enterre au plus profond de son être celle qu'elle était. Les amies, les mecs, plus rien ne pourra jamais être comme avant. Désormais, elle prendra tous les matins le chemin du lycée les poings serrés et les yeux secs.
TW =
Slut shaming ; scène de viol explicite et racontée ; agression sexuelle ; harcèlement sexuel ; alcoolisme ; utilisation de drogues récréatives ; traumatisme ; harcèlement moral
Mon avis :Quelle histoire saisissante et douloureuse ! Quelle histoire profondément féministe !Edie, l’héroïne, a été agressée sexuellement par un pédocriminel. Elle a été violée. Elle connaît son agresseur. Elle se pensait en sécurité.Saisie, elle ne dira rien, et se tient prête à tout raconter si on lui pose des questions.
Elle va passer par toutes les étapes de reconstruction due au trouble de stress post-traumatique notamment la minimisation, le déni, la fuite et surtout la dépersonnalisation. Elle va se démanteler morceau par morceau. Ses proches ne parviendront plus à se raccrocher à elle et cet abandon, cette lâcheté, ajoute du drame au plus grand drame de l’histoire.
Edie est une survivante et la puissance (et la résistance) qu’elle met dans sa survie sont bluffantes et inspirantes. Edie est palpable. Bon sang, d’un bout à l’autre du roman, je lui ai parlé à voix haute pour la soutenir, lui insuffler de la force. Cette histoire m’a bouleversée, et même plus, elle m’a tétanisé par sa véracité.
Sous couvert de fiction, cruellement d’actualité, l’autrice nous propose une leçon de courage et de résilience. Elle nous donne les clés pour réagir et accompagner au mieux toutes les Edie de nos entourages, parce qu’il y en a : chaque heure, environ 9 personnes sont violées, ce qui représente près de 205 viols par jour. Dans 74 % des cas, la victime connaît son agresseur.
« Les monstres, ça n’existe pas. C’est notre société. C’est nous, nos amis, nos pères. »-Adèle Haenel
Au plaisir.
Aux survivantes : On vous croit. Toujours. #MeToo.
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