Tokyo. Un couple, le narrateur dont on ne saura jamais le nom, et Marie sont logés dans un bel hôtel de la capitale japonaise. Elle, styliste et plasticienne est venue avec ses œuvres pour préparer une exposition et lui, l’accompagne. Ils sont ensemble depuis sept ans, chiffre fatidique par excellence, car le couple vacille et va exploser.
Le début du roman m’a immédiatement fait penser au film Lost In Translation de Sofia Coppola (2003) avec Bill Murray et Scarlett Johansson, par le lieu, un hôtel à Tokyo et la tonalité doucement sensuelle, à ce détail près que dans le film ce couple se forme alors qu’ici il se défait. Mais revenons-en au roman et allons directement au but : j’ai beaucoup aimé le charme fou de l’écriture de Jean-Philippe Toussaint qui m’a tenu jusqu’à la fin, par contre l’histoire… Pffff !
Soyons juste néanmoins, il y a beaucoup de bonnes choses : la tonalité générale du récit, je l’ai déjà dit ; les descriptions précises et ce je ne sais quoi qui nous ramène aux caractéristiques de la littérature japonaise qui donne du sens aux choses, à la météo, au toucher… Le couple, à priori il semble que ce soit plutôt lui qui veuille la quitter (« elle se tourna vers moi et me dit avec difficulté, d’une voix quelque peu étranglée, qu’elle était d’accord pour qu’on se sépare ») mais rien n’est simple, genre je t’aime moi non plus, car « Nous nous aimions, mais nous ne nous supportions plus ». Tout ceci et différentes scènes du roman m’ont vraiment séduit. Mais.
Mais c’est quoi cette invraisemblable situation où le narrateur est venu de Paris avec un flacon d’acide chlorhydrique qu’il trimballe pour on ne sait quel funeste projet qui ne peut pas coller avec la psychologie des personnages ? Et cette déambulation de nuit dans un Tokyo sous la neige, tous deux à peine vêtus d’un t-shirt et de savates en toile, n’importe quoi ! Enfin, la séquence finale où je n’ai rien compris.
Donc, beaucoup de belles choses mais les moins bonnes sont tellement épouvantables qu’elles pourrissent ce beau fruit.