Jean-Baptiste Andrea – Veiller sur elle ***

Par Laure F. @LFolavril

L’Iconoclaste – août 2023 – 580 pages

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Automne 1986, une abbaye sur le mont Pirchiriano, dans le Piémont. Une trentaine de frères forment un cercle autour d’un vieil homme mourant, ils le veillent.

Du fond de sa conscience qui agonise, le vieil homme se souvient de sa vie. Il Francese. C’est Michelangelo Vitaliani – ce prénom qu’il porte comme un fardeau, au même titre que sa petite taille – qui s’est toujours fait appeler Mimo. À douze ans, sa mère l’envoie tout seul en Italie, le pays de ses origines, pour qu’il loge et travaille chez Zio Alberto, un sculpteur. Ils voyagent ensuite jusqu’à Pietra d’Alba où les attend un atelier de sculpture. Pietra d’Alba, un petit village qui abrite la villa Orsini, qui se retrouvera au cœur de son existence.

Mimo, né pauvre, rustre et ignare, rencontre Viola Orsini, fille de marquis. Tout les oppose, à commencer par leur milieu social, mais leur amitié devient vite fusionnelle ; ils se retrouvent en cachette le soir au cimetière, elle lui fait lire des livres et écouter les morts. « Viola était une funambule en équilibre sur une frontière trouble tracée entre deux mondes. » Viola et sa mémoire exceptionnelle.

Les deux adolescents se font le serment de ne jamais se quitter, quoi qu’il arrive. En grandissant, Mimo prendra une revanche sur la vie et Viola se confrontera à son rêve. Leur vie aura pour toile de fond les guerres et les années de grandeur du fascisme.

La plume de Jean-Baptiste Andrea m’a emportée dès les premiers mots. Un souffle romanesque imprègne le roman et nous plonge dans cette histoire. Les personnages ont une belle épaisseur psychologique. Mais arrivée à la moitié de ce pavé, mon enthousiasme s’est quelque peu essouflé : les longueurs m’ont trop souvent lassée. J’avais hâte d’arriver au dénouement. Une lecture en demi-teinte donc, mais ce ne sera pas ma dernière lecture de cet auteur dont j’aime beaucoup la plume.