Reste

Reste

DIEUDONNE Adeline

(L'Iconoclaste)

" Je sais pas exactement... Je voulais... je voulais trouver autre chose pour lui , pas les funérailles classiques, je voulais qu'il soit bien, je voulais pas l'abandonner, je voulais pas le quitter mais maintenant je sais pas. Toute seule j'y arrive pas. Je pouvais pas affronter le regard de ma mère, ou de ma fille, je voulais pas les mêler à ça. On s'est aimés seuls, tous les deux, je veux dire, dans notre coin, cachés, j'ai voulu continuer comme ça, le garder pour moi. Mais voilà, je suis fatiguée. Et puis il y a sa femme et son fils et tous les gens qui l'attendent et ne le voient pas revenir... "

Un court paragraphe qui résume assez bien l'histoire que raconte ce roman dont l'Auteure est une belgienne que le vieux Lecteur rencontre pour la première fois. Une Auteure qui l'a intrigué, dérangé, dont le souffle lui a fait le plus grand bien. Car il y a du souffle dans ce récit, un souffle salutaire, plein de vie, en dépit de l'omniprésence de la mort. Puisque M, l'amant de la narratrice, est mort noyé dans le lac où il avait pris l'habitude de nager chaque matin, dans ce coin de montagne qui leur servit de refuge. Que faire du cadavre ? Sinon s'aventurer dans une errance afin de retarder les adieux. Et de confier à la vraie veuve, par le truchement de quelques lettres, le récit de ce qu'il est advenu du défunt.

Oui. L'envie de retrouver cette romancière-là. Adeline Dieudonné. Si le temps lui est accordé.