L’Alliance de fer, tome 1 : Le Paria
Par Anthony RYAN
Chez Bragelonne
Avertissements de contenu : Violences physiques, mentales et sexuelles, descriptions explicites de mort et de blessures, secte, religion, esclavage.
Né dans le royaume troublé d’Albermaine, Alwyn Scribe a été élevé par une bande de hors-la-loi. Vif d’esprit et habile au couteau, il aime la liberté des bois et la compagnie de ses camarades voleurs. Jusqu’à ce qu’une trahison l’entraîne sur le chemin du sang et de la vengeance, un chemin qui fera de lui un soldat dans l’armée du roi.
Placé sous les ordres de dame Evadine, une noble tourmentée par des visions peuplées de démons, Alwyn doit survivre à la guerre et aux intrigues mortelles de la noblesse pour obtenir vengeance. Mais tandis que les forces des ténèbres – humaines et surnaturelles – se liguent pour neutraliser Evadine, Alwyn va devoir faire un choix : deviendra-t-il un guerrier ou restera-t-il un paria à jamais ?
J’étais très ambiancé par ce que nous proposait la quatrième de couverture de ce premier tome de L’Alliance de Fer. Malheureusement, nous tombons une fois de plus sur le joug d’une quatrième qui nous annonce la fin du bouquin plus qu’autre chose.
Cette quatrième de couverture constitue réellement le dernier quart du Paria. Alwyn, avant d’être un soldat, était un voyou des bois, dans le groupe du Roi des Voleurs. Ce n’est pas rien ! J’ai énormément apprécié cette partie qui – pour le coup – ressemble réellement à une introduction à l’histoire que nous promet la quatrième. Le soucis, c’est que l’introduction est vraiment longue. Sur un roman de milles pages, cela serait passé sans soucis. A ma lecture, j’ai vraiment eu l’impression d’avoir la première partie d’un roman qui a été coupé en deux par l’éditeur. C’est déstabilisant.
Et même si Alwyn est un personnage attachant, il reste sacrément illogique. Ses décisions finales dans Le Paria ne font pas tant sens que cela. (Même si, finalement, elles respectent le résumé de la quatrième de couverture…) De plus, nous sentons que la plume d’Anthony Ryan est très masculine. Le Paria a été initialement publié en 2021 chez nos amis anglophones mais j’ai pourtant eu l’impression de lire un roman de fantasy des années 90 où les femmes ne sont que bonnes à baiser, tuer ou à être hystériques. Des putains ou des matrones.
Prenons Evadine. Une sainte, une martyr qui voit des visions, une femme puissante à la tête d’une armée ! Elle n’est pourtant décrite que par le prisme de sa beauté, de son appel à la luxure ou par le folie que sont ses visions. Chaque femme du roman (pas si nombreuses, pourtant) est vue ainsi.
Si un résumé mensonger peut être pardonné, si la sensation de lire qu’une introduction peut être repoussée à l’attente du deuxième tome, le point de vue crade de la masculinité sur les femmes est un gros non pour moi.