Revenir à soi - Sophie Lavault
Albin MichelParution : 2/11/23Pages : 240EAN : 9782226484345Prix : 19.90 €
Présentation de l'éditeur
L’hyperconnectivité nous procure tant de shoots de dopamine qu’elle nous coupe du lien authentique avec nous-mêmes et avec les autres. Sous l’emprise de nos écrans, nous ne prenons plus le temps de ressentir ni d’observer. Déconnectés de notre propre corps, nous le sommes de notre environnement naturel au point de le détruire plutôt que de le préserver.
Sophie Lavault s’appuie sur les neurosciences et la psychologie pour nous amener à changer nos comportements. Car l’esprit humain ne se construit que grâce aux interactions : évoluer en groupe assure notre protection physique, psychique et émotionnelle. Pour continuer à être dans ce lien qui nous protège, il nous faut accepter les émotions, même douloureuses. Dans un monde dépendant de la technique et de l’innovation numérique, revenir à soi est un enjeu majeur pour retrouver un équilibre avec le vivant.
Sophie Lavault
Sophie Lavault, docteure en neurosciences et psychologue clinicienne, ingénieure de recherche (Inserm. Pitié-Salpêtrière), travaille sur le psycho-corporel, sur les compétences émotionnelles et l’adaptation de l'Humain à son environnement.
Richard Lévy est professeur de neurologie (Sorbonne-Université) directeur de l’Institut de la Mémoire et de la maladie d’Alzheimer (Pitié-Salpêtrière) et du laboratoire Frontlab de l’Institut du cerveau et de la moëlle épinière.
Mon avis
Le numérique prend de plus en plus de place dans nos vies, dès que l'on a un moment de libre, au lever souvent la première chose que l'on fait est de regarder son téléphone. Cette hyperconnectivité qui exige d'ailleurs de plus en plus d'instantanéité nous déconcentre et nous déconnecte en réalité de nous- mêmes. On pense être connecté, avoir des liens mais en réalité on perd le contact humain. On est relié à ce petit écran et on ne lève plus la tête pour voir son voisin, ses proches.
On pense tout maîtriser, tout sécuriser dans des outils via des algorithmes mais on se coupe de ses émotions et du monde du vivant. On recherche le succès à tout prix, on veut réussir pour trouver une paix intérieure mais à quoi bon réussir si on n'y trouve pas le bonheur!Nous avons souvent tendance à confondre plaisir et bonheur. Nos écrans nous donnent des shoots de dopamine, un plaisir immédiat et éphémère, on tombe dans le piège du numérique en ayant notre attention attirée, créant le manque, et cela crée des troubles, un nouveau vocabulaire :- Nomophobie : la peur d'être séparé de son smartphone (dépendance)- Athazagoraphobie : la peur d'être oublié des réseaux scociaux- Fomophobie : la peur de rater quelque choseNous sommes complètement asservis à ces petits écrans. Les algorithmes nous proposent des contenus en lien avec nos croyances créant un terrain de radicalisation et nous fermant en réalité à la liberté de penser.
Il est urgent de nous en désaccoutumer afin de retrouver du sens et du lien avec le vivant car l'être humain ne peut survivre sans le lien à l'autre.Un petit essai bien intéressant et je pense qu'il y a urgence à le lire pour discerner à nouveau l'urgent de l'important et retrouver une liberté de vivre et de penser. Ma note : 9/10
Les jolies phrases à méditer
Nous nous accrochons à notre smartphone et à toutes les applications innovantes comme ces fumeurs qui tirent sur leur clope frénétiquement pendant les deux minutes d'arrêt du train, une jambe sur le marche-pied. Seul le shoot de dopamine compte.
La société de consommation, en accord avec le profit, nous pousse à mélanger le confort et le bonheur.
Quel sens cela a-t-il d'aller plus vite et d'être plus performants si on ne sait pas aller mieux et être plus heureux?
Nous recherchons le bonheur, la satisfaction et la réalisation à l'extérieur de nous-mêmes. Applications et réseaux sociaux deviennent un leurre pour le mieux être.
Quel intérêt à réussir si l'on n'est pas heureux ?
Darwin disait que ce n'est pas la plus forte ni la plus intelligente des espèces qui survivra mais celle qui sera la plus apte à changer. Pouvoir changer d'avis est probablement l'arme la plus redoutable pour lutter contre son propre extrémisme.
Etre zen, c'est en fait reconnaître le caractère éphémère de l'émotion, et la laisser circuler sans la retenir. C'est vivre pleinement, sans ajouter de la souffrance à des émotions déjà difficiles. Etre zen, ce n'est certainement pas "ne rien ressentir", ou être à tout prix relaxé, c'est au contraire, pour reprendre les mots de Jon Kabat-Zinn, "être au coeur de la tourmente". Le problème n'est pas l'émotion en elle-même, mais bien la difficulté à nous laisser traverser par elle.
C'est notre regard qui entretient la souffrance de ceux qui ne s'aiment pas.
On en revient alors à la formation des ingénieurs, et à la question que nous avons posé précédemment : s'ils ne sont pas à l'écoute de leurs émotions et de leurs propres besoins, comment peuvent-ils développer des outils favorables à l'humain .