Banale flambée dans ma cité • Mabrouck Rachedi

Par Marine @blueM1991

Plus profond que ce que la couverture ne laisse imaginer. 

╰☆ Résumé ☆╮

Un jeune homme de dix-sept ans est retrouvé mort après une descente de police. Les soupçons se portent sur un policier. Mabataï, adolescent sans histoires, se trouvait là par un malheureux hasard et a vu ce qu’il n’aurait dû jamais voir. Une émeute embrase le quartier. Que s’est-il réellement passé lors de la mort du jeune dealer ? Mabataï va chercher à le comprendre en infiltrant le réseau de drogue, mais met le doigt dans un engrenage qui risque de lui être fatal. Dans ce tourbillon, il fait la rencontre lumineuse de Katia : la soeur du jeune homme tué, qui a pris la tête d’une croisade contre les violences policières. Un sujet de société fort et actuel, celui des violences policières et des émeutes en réaction.

✿ Mon avis ✿

Quand on voit la couverture de ce récit, tout de suite on y pense. Les émeutes, les malfrats, les vitres qui se brisent devant les magasins de quartier qu’on connait si bien, ces gens qui cassent tout pour le plaisir…

Pourtant, ce récit est bien plus profond et délicat, plus mesuré que ce qui laisse entre apercevoir. Banale flambée dans ma cité, c’est le titre d’une chanson que ce jeune homme écrit. Ce garçon, c’est Mabataï. Oui, comme dans ‘Mon fils, ma bataille’. Sa maman a insisté pour l’appeler comme cela. Mais elle n’est plus là pour l’aider dans sa propre bataille, celle de vie dans leur quartier, la cité. Cette adolescence où il a pourtant tant de choses à affronter. Des amours de jeunesse à la proposition de faire partie d’un trafic de drogues car il court si vite… Mabataï aurait vraiment bien aimé que sa mère soit encore parmi eux.

Lu en une soirée, ce livre est parfait pour les adolescents. Ceux qui cherchent à faire entendre leur voix, ceux qui veulent dénoncer le système, aider les minorités à se faire une vraie place, sans préjugés.

J’ai apprécié suivre le personnage de Mabataï, ce jeune créatif qui lutte contre tant de choses mais qui fait son possible pour rester droit, pour faire le bon choix malgré ce qui se passe dans son quartier.

Les thématiques abordées sont des sujets sensibles mais nécessaires. Emeutes, drogues, violences policières, cité… on en parle tous les jours dans les médias. Pour des jeunes qui vivent au cœur de ce contexte et pour les professeurs qui souhaitent trouver une lecture prenante et identifiable, ce récit est parfait. En plus, il est assez court (215 p). Pour ma part lu en une seule soirée, je pense qu’il pourrait parfaitement convenir à de nombreux jeunes qui ne font pas de la lecture leur activité de prédilection.

Toutefois, étant une grande lectrice (de plus de 30 ans), j’ai trouvé l’intrigue assez basique, sans grande surprise et je ne me suis pas identifiée au personnage. Je n’ai pas vibré comme ce fut le cas avec certains autres titres de leur catalogue qui furent parfois si poétiques et si tragiques.

Je maintiens que c’est une lecture parfaite pour un public ado (14-18 ans). Ceux qui veulent aborder certains sujets compliqués y trouveront parfaitement leur compte. Et bonne nouvelle, il sort aujourd’hui en librairie ! 

Partenariat non rémunéré – Service de presse envoyé par la maison d’édition. 

 CHRONIQUE #892 – Janvier 2024

  • Parution : 10 janvier 2024
  • Editeur : Actes Sud Jeunesse
  • Nombre de pages : 214 pages
  • Genre : Adolescentes