Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

Après Taxi Baleine, Tortue Express et Hibou Chou, les deux autrices nous emmènent à nouveau auprès de Mahé, Juno et James, cette adorable petite fratrie. Aujourd'hui, Mahé a une compétition à la piscine et ses parents, pour l'accompagner, confie Juno et James à une baby-sitter. Juno n'est pas ravie du tout mais Eléphante-sitter sait y faire pour gagner sa confiance et ses rires!

Une série d'albums vraiment mignonne sur l'enfance et ses grands moments, et surtout les adultes qui l'accompagnent pour grandir sereinement et en confiance!

Chaque année, dans la forêt, les animaux s'apprêtent à déguster la Galette qu'ils ont cuisinée ensemble. La règle est immuable: chacun n'a le droit qu'à une part, et tous aimeraient trouver la fève. Certains aimeraient l'avoir une deuxième fois, tel le cerf, d'autres zieutent les assiettes des autres, certains s'exclament, d'autres tentent des feintes, tous s'espionnent un peu, rares sont ceux à la déguster sans se préoccuper des autres... Le Loup est persuadé de n'avoir aucune chance, qui laisserait un Loup devenir le Roi de la Forêt, même pour un an? Il a bien essayé d'amadouer le corbeau par des belles paroles, tenter de duper le hibou, quand un éclat brille dans l'assiette de Lapin... Mais il n'est pas le seul à l'avoir repéré...

Nous nous sommes régalés à découvrir cet album de Galette! Le dessin aquarellé de Marianne Barcilon nous plaît toujours autant et les expressions des différents animaux sont tout bonnement hilarantes! Et bonus, la recette de la Galette nosu est mêm donnée à la fin, nul doute que nosu la testerons!

Gabriel accompagne sa mère dans le domaine de la famille De La Guillardière où elle va travailler en tant qu'aide-cuisinière durant tout l'été. Solitaire, il aime observer la nature et surtout les oiseaux, s'isoler pour mieux s'en imprégner et noter ses impressions et repérage dans son carnet. L'accompagnent aussi toujours sa longue vue et son appareil photo. Dans ce vaste domaine, la nature est très présente et Gabriel se plaît à l'arpenter et à la détailler depuis une tour d'observation. Mais après une semaine, les cinq petits-enfants des propriétaires débarquent, quatre ados et un gamin, et parmi eux, une jeune fille qui plaît instantanément à Gabriel. Eléonore. Il veut lui plaire et elle, le sent bien. Joue-t-elle avec lui, est-elle sincère? Il voudrait tant l'approcher... mais ils ne sont pas du même monde...

Jo Witek nous transporte totalement auprès de Gabriel qui perd le goût de tout pour tenter d'approcher Eléonore, de se faire remarquer, de la satisfaire, même si cela passe par des renoncements, voire humiliations. Au fil des pages de son thriller, l'atmosphère se resserre, devient étouffante et l'on devine que quelque chose d'inéluctable se prépare, d'autant que Gabriel a des visions, fait des cauchemars qui le laissent avec un goût de réalité trop prononcé.

Je me suis immédiatement sentie proche de Gabriel tout en me disant qu'il perdait pied, ayant été plus proche de la Nature que des Humains et ne sachant donc pas vraiment se comporter, parfois trop franc, parfois trop naïf. Je me suis demandée aussi où nous emmenait l'autrice, notamment avec ses hallucinations qui m'ont semblé finalement pas abandonnées, en tout cas mal exploitées. Pour autant, j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce thriller psychologique qui errait dans ma PAL depuis 7 ans... (je sais je sais!)

Comme chaque année, acheter ce recueil est une évidence et comme chaque année, je commence par la nouvelle de Maxime Chattam! Cela fait déjà dix ans que ce "petit livre" existe pour le bénéfice des Restos du Cœur, le thème était donc tout trouvé pour ces 15 nouvelles. Comme chaque année, je ne les ai pas toutes aimées, d'autres ont fortement résonné quand d'autres m'ont laissée à distance. In fine, j'ai passé un bon moment de lecture, je sais que je ne lirai certains auteurs que par ce biais-là, tandis que pour d'autres, je les retrouverai dans un autre format!

La Louisiane.Julia MALYE. Éditions Stock, à paraître en janvier 2024

Un roman magistral qui nous emmène en Louisiane, alors française, au XVIIIe siècle. Nous sommes auprès de trois femmes, Charlotte, Geneviève et Pétronille, que nous allons suivre pendant environ 20 ans, arrachées à la France en vue de peupler cette terre nouvelle. Sororité, amitié, luttes, émancipation, pouvoir sont au cœur de ce roman historique au souffle sensoriel intense!

Sa chronique ICI

Pour le collège, mon 14 ans a dû lire ce roman... dont le titre m'a immédiatement fait remonter des souvenirs, de cette rue et et de la Cité du même nom à Nanterre...

Nous voici en 1962 et le jeune narrateur vient d'arriver d'Algérie avec sa mère et ses frères et sœurs pour retrouver leur père, parti vivre en France il y a quatre ans pour nourrir sa famille. La désillusion maternelle est grande, leur père vit dans un bidonville, il n'y a pas l'eau courante mais heureusement l'électricité est présente. Par son regard de 10-12 ans, on découvre la vie dans le bidonville, l'école où il réussit si bien (il écrit des petits bouts de textes qu'il montre à son maître) qu'il passe dans une école française (mais s'il a un bon niveau, il n'a pas les ressources annexes - parents qui peuvent l'aider, qui parlent français, ni le matériel adéquat), la société d'alors avec le cinéma, la vie de banlieue, les transports en communs, certains comportements tendancieux et surtout l'immigration/assimilation, l'avenir possible (ou pas) de cette deuxième génération.

L'écriture est très fluide, descriptive, immersive qui nous dresse un portrait sans fards.

Cartes de vœux revisitées, contes de Noël remaniés, atmosphère de Noël à l'ancienne, nouvelle "nège" de Noël ou excuses pour ne pas le fêter font les nouvelles de ce recueil, qui emploie donc un ton caustique. Ce qui, sans me déplaire, m'a aussi vite lassée, car je ne suis pas très friande de nouvelles.

Narumi Maruyama essaie d'avoir une vie la plus ordinaire possible. Elle est polie, ponctuelle, serviable, toujours souriante, disponible et discrète. Pourtant cela lui demande beaucoup d'efforts et lui pèse... Un soir, elle est invitée à aller boire un verre avec différents collègues et même supérieurs, ce qu'elle n'avait jamais osé faire. L'un d'eux la fait boire et s'exprime ouvertement sur l'entreprise et se permet des familiarités avec elle. Elle est gênée, ne sait pas comment se comporter, est persuadée de mal faire, aussi sourit-elle, rit-elle même, jusqu'à ce qu'une femme à l'air sérieux lui intime de partir avec elle... jusqu'à lui en donner les raisons.

D'abord circonspecte, voire même défiante, Narumi se lie finalement d'amitié avec elle et chemine peu à peu vers son émancipation aussi émotionnelle, intellectuelle que physique.

Daruchan est un manga one-shot qui m'a énormément plu. Il est question d'affirmation et d'estime de soi, de réflexion autour des règles de la vie en société, dans un couple, de respect de chacun et de l'autre, d'aspirations personnelles et collectives. Il offre une vraie réflexion sur la place que l'on s'accorde et que l'on accorde aux autres dans nos vies.

Coup de cœur et coup au cœur !

Encore et toujours le village d'irréductibles Gaulois résiste à César qui ne sait plus quoi faire. Aussi cède-t-il à la demande d'un certain Vicévertus qui, fort de sa doctrine de l'iris blanc, est persuadé de pouvoir amadouer des Gaulois, comme de redonner confiance aux légionnaires qui cernent le village pour enfin les mater.

C'est d'ailleurs avec eux qu'il commence, changeant leur manière d'être et de s'exprimer, pou qu'ils soient po-si-tifs et n'aient plus peur. Ensuite, il se rend au village et vante les vertus du poisson frais, d'une bonne alimentation, d'un mode de vie sain... Evidemment Astérix n'est pas dupe, Panoramix se méfie sans trop rien dire, Obélix n'y comprend pas grand-chose, Bonnemine est tellement sous le charme qu'elle suit Vicévertus jusque Lutèce, où ce dernier compte la remettre en mains propres à César et par là-même annihiler toute résistance gauloise...

Je suis toujours très bon public avec les jeux de mots que l'on trouve dans Astérix et ses différents niveaux de lecture, pourtant j'ai trouvé que la résolution était aussi rapide que facile, tellement d'ailleurs que je l'ai trouvée inconsistante. Le propos était pourtant bon (et j'avais d'ailleurs été séduite par la présentation de Fabcaro à la Grande Librairie - car de lui je n'aime pas ses BD personnels): être positif, trouver les bons aspects de toute chose, développer la confiance en soi de chacun, trouver sa bonne place... La fin me laisse à penser que ce ne serait que "du flan"... d'autant que pour que les Gaulois restent comme nous les aimons tant, il faut de la bagarre, de la colère, du poison pas frais, un barde qui chante faux et un banquet final!

Connaissez-vous le film Un jour sans fin? C'est un film dans lequel le personnage principal revit sans cesse la même journée... avec des variantes toutefois, mais chaque matin, la date est toujours la même. Eh bien ce film a inspiré ce manga.

Yoshi est tombé sous le charme de Haru, ils passent du temps ensemble. Mais que sur une semaine. A chaque chapitre, Yoshi nous raconte quand et comment il a rencontré Haru. Et cela pose question. Sont-ce toujours les mêmes personnages? Pourquoi les dates ne sont-elles pas dans un ordre chronologique? Pourquoi ces "nouvelles" rencontres"? Cette ambivalence perdure tout du long, ce qui n'enlève rien à la beauté et à la poésie de cet étrange one-shot.