Rose nuit - Oscar Coop-Phane

Rose nuit Oscar Coop-Phane

Présentation
Ils sont trois et vivent à des milliers de kilomètres. Il y a Nana, jeune éthiopienne discrète et contemplative ; Jan, trentenaire hollandais embourbé dans sa solitude ; Ali, bangladeshi arrivé à Paris pour tirer sa famille de la misère. Leurs quotidiens sont radicalement opposés mais une chose les relie, une fleur : la rose. La première les cueille sous une serre dans la vallée du Rift. Elle épuise son corps tout le jour et découvre la vie par la douleur. Jan les achète ensuite par lots depuis Amsterdam. Assis dans les gradins du marché aux fleurs, il lui suffit d'appuyer un bouton et le tour est joué. Du moins s'il joue bien. Elles seront alors envoyées aux quatre coins de l'Europe, notamment à Paris où les vendeurs à la sauvette les récupèrent, parmi lesquels Ali. La silhouette courbée tendant son bouquet aux terrasses des cafés, c'est lui.


Avis
Trois individu qui n'habitent pas au même endroit, ne se connaissent pas, pourtant liés par une chose, une fleur: la rose.
Nana, Jan et Ali vient respectivement en Ethiopie, à Amsterdam et à Paris.

Après des études universitaires ne lui ayant pas permis de trouver un travail, Nana s'épuise à cueillir chaque jour des roses dans une serre quasi industrielle en Ethiopie, où l'air chaud est étouffant, le travail arasant et où les pesticides empoisonnent lentement les petites mains qui les cueillent.

Ces roses seront ensuite envoyées vers Jan au Pays-Bas, trader qui les achètent en lots au marché d'Alsmeer et les renvoient vers ses clients partout en Europe notamment à Paris. Jan qui se désespère de cette vie dans laquelle il ne trouve rien de réjouissant.
Pas encore tout à fait éclos les roses voyageront sur les routes jusqu'à des grossistes ou des revendeurs, certaines iront égayer des logements d'autres atterriront entre les mains d'Ali, immigré en attente d'être régularisé et d'obtenir un travail qui lui permettra de subvenir aux besoins de sa famille restée au Bangladesh. Ali fait partie de ces mains qui nous tendent des roses lorsque nous sommes assis à une terrasse. Chaque vente est pour lui un espoir de vie meilleure.
Cette fleur qui est pour beaucoup un symbole aux significations diverses selon la couleur mais surtout d'amour, est aussi un moyen de survie. Dans ce roman nous suivons le parcours de la rose, de la serre aux mains des clients, le parcours de trois êtres entourés de désespoir qui ne voient dans cette fleur qu'un moyen de subsistance.
Le symbole de l'amour devient celui de l'argent, ce roman donne à voir ce qui se cache derrière la beauté des pétales. La narration est brute, en ce sens où l'auteur évite de s'apitoyer sur le sort de ces pauvres hères; il décrit une partie de la mondialisation, il décrit simplement la société actuelle.