Godkiller de Hannah Kaner

Publié le 22 janvier 2024 par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

Les dieux se délectent toujours du sort des martyrs.

Kissen est une déicide, une tueuse de dieux. Elle leur voue une haine dévorante depuis que les adorateurs d'une divinité du feu ont violemment assassiné toute sa famille.
Elle croise un jour le chemin d'un étrange dieu amnésique dont l'existence est liée à celle d'une jeune noble. Ne pouvant le tuer sans prendre la vie de la petite fille, elle décide de les accompagner dans la cité en ruine de Blenraden afin d'obtenir les faveurs des derniers dieux sauvages qui y résident.
Rejoints par un chevalier désabusé et poursuivis par de ténébreux démons prêts à tout pour les tuer, ils prennent conscience du rôle capital qu'ils auront à jouer pour sauver leur monde de l'agonie.

Mon avis :

Ce qui m'a avant tout attirée, c'est la couverture de ce roman. Quant au résumé, je l'ai trouvé assez mystérieux pour me pousser à l'ouvrir et entrer dans l'histoire.

Le prologue m'a totalement captivée avec ces sacrifices humains (toute une famille) d'une ignominie sans nom et pour une déesse bien cruelle. C'est dans une atmosphère lourde, imprégnée de sang et de désespoir que nous faisons la connaissance de l'un des protagonistes majeurs de l'histoire, Kissen qui deviendra dans le récit une tueuse de dieux.

est un roman plutôt contemplatif dans le sens où l'action n'est pas prédominante durant plus de la moitié du livre. Il y a pas mal de scènes de voyages dans lesquelles nous rencontrons une salve de personnages. De plus, pour cette histoire, nous avons plusieurs points de vue. Celui d'Inara, une fillette liée à un dieu amnésique, Skedi, et qui demande l'aide de Kissen. Ce personnage que nous rencontrons dans le prologue a bien grandi depuis. Il y a aussi Elogast, ce mystérieux chevalier et le point de vue de Skedi. La vie de ces personnages aux différents desseins va se retrouver imbriquée bien malgré eux.

Je vais être franche, passé le prologue des plus alléchants, j'ai eu du mal. Déjà, parce que c'est un roman qui prend son temps pour poser un univers complexe, et ensuite parce que j'ai trouvé les protagonistes froids et sans saveur. Chacun a un but, mais on ne comprend pas trop ce qu'ils veulent vraiment. Il y a un côté assez brouillon voir décousu qui fait que je n'arrivais pas à entrer pleinement dans le récit. Pourtant, l'univers est plaisant à découvrir, mais ces personnages me semblaient sans vie véritable, sans profondeur ; à peine esquissé. J'ai même fait une pause à la page 247. J'ai attendu quelques jours et j'ai repris.

Et là... un miracle ! Je n'ai plus lâché le livre jusqu'à sa toute fin. Parce qu'enfin ça bouge. Il y a de l'action, des rebondissements intéressants et les personnages se livrent ! Moi qui avais trouvé Kissen sans lumière, le cliché de la mercenaire sans état d'âme, elle devient enfin attachante avec des failles, des zones plus tendres... tout comme Elogast que j'avais du mal à cerner. Et la même chose concernant Inara qui suivait le mouvement sans prendre véritablement part à ce qui lui arrivait.

D'ailleurs, c'est marrant parce que j'ai la sensation qu'il y a une nette différence entre le début et le dernier tiers. Une écriture plus franche, moins tatillonne. La plume est plus vivante, plus entrainante et j'ai enfin compris ce qui animait nos héros. C'est bien simple, la fin me donne clairement envie de savoir la suite.

Dans l'ensemble, je ressors mi-figue mi-raisin de cette lecture. J'ai adoré le prologue, mais j'ai eu du mal avec une bonne partie du livre. Puis, le dernier tiers m'a happée jusqu'à la fin. Ça bouge, c'est passionnant, les protagonistes ressentent enfin ce qu'ils vivent, ils ont des émotions et ça change tout. Bref. Ce fut une lecture périlleuse, avec quelques couacs, mais on peut dire que j'ai bien aimé, j'ai même adoré le dernier tiers. Est-ce que ça sauve tout ? Eh bien, vu que j'ai envie de savoir ce qui va arriver aux protagonistes (la fin nous laissant sur une question vitale concernant l'un des personnages), j'ai envie de vous dire : oui.

Je remercie les éditions De Saxus pour l'envoi de ce service de presse.