Miunaha, tome 1 : Le sang du bouclier (Joey Denizart)

Miunaha, tome sang bouclier (Joey Denizart)

Auteur : Joey Denizart Éditions : Auto-édité
Parution le : 28 février 2023
410 pages Thème : Fantasy médiéval

disponible sur Amazon

Fait partie de la série

Miunaha Miunaha, tome sang bouclier (Joey Denizart)Coup de cœur !

Davorn est le royaume du porteur du bouclier, une arme légendaire qui participa à la reconquête du continent face aux races anciennes. Le futur héritier, Bell Davorn, est un jeune homme passionné d'herboristerie. Cette passion fait de lui la risée des sept royaumes, son peuple lui-même ne veut pas de lui en tant que souverain.
Cette vision changera lorsque la reine du sud le demandera en mariage. Le royaume de l'héritière de l'épée, Amana, est en proie à la sécheresse et la famine. Ce mariage est l'occasion pour le Roi Davorn de mettre son fils Bell sur le trône, et par la même occasion, de renforcer son petit territoire.
Un évènement qui bouleversera à jamais l'ordre du continent va contraindre Bell à devenir aventurier. ⚔️ Il va devoir combattre les créatures de la nuit se terrant autrefois au plus profond des forêts.
Peu importe les obstacles sur sa route, son objectif l'obligera à survivre malgré les difficultés. Miunaha est la seule chose qui l'importe et qui maintient les battements de son cœur.
Est-ce notre sang ou nos actes qui font de nous des héros ? Les pouvoirs sont-ils réellement les armes les plus puissantes ? "

Bien, bien, bien. Je pense qu'en tombant sur cette page vous avez compris avec le cœur à côté de la photo, que ce premier tome est un coup de cœur.Je tiens à remercier l'auteur qui m'a envoyé ce petit pavé qui avait tout pour me plaire de loin, avec juste le résumé et qui au final a été bien plus que cela. Si le début m'a fait royalement peur avec cette "romance" que j'aurai pu qualifier de gnangnan (désolée, j'ai beau chercher mes mots, ils ne viennent pas, les vilains mdr) j'ai été totalement bluffée par le retournement de situation dès le premier chapitre. Habituellement, l'auteur pose les faits, tranquillement, nous présente les personnages et nous avons celui de Bell Davorn, prince héritier de ce même royaume dont le père en est fier, aussi bien de ses terres plus petites que celles qui les entourent, mais qu'importe et de son fils. Mais de sombres secrets sont bien présents et Bell va devenir esclave d'une vie qu'il n'aurait jamais dû connaître. Une trahison, une mesquinerie, que dis-je, une préparation digne de ce nom qui se positionne au-dessus de sa tête et lui coupe la couronne sans qu'il ne puisse y toucher. Et cela ? Ce n'est que le premier chapitre, alors imaginez un peu tout ce que l'auteur a en réserve dans son récit ! Le royaume de Davorn est pris aux mains d'un autre royaume, une terre qui était petite certes, mais prolifique et ouverte à un esprit de paix. La bonté la bienveillance, la gentillesse et la profusion ont fait de ces terres de la jalousie d'autres contrées plus ou moins lointaine. Et c'est après bien des années de médisances, de haine farouche et d'idées de vengeance qu nous allons suivre Bell qui n'avait rien demandé à personne dans son périple, vers le nord.

Miunaha, tome sang bouclier (Joey Denizart)

Une promesse que Belle en peut défaire, parce qu'il a un code de l'honneur malgré tout ce qu'il sait sur lui. Qui est-il vraiment ? Lui seul peut décider de le savoir, mais pour cela, son chemin est long, dangereux et mettra sur sa route des alliés, des rivaux et des ennemis. Je reste volontairement sur ce personnage qui a su me toucher et que l'auteur a su mettre en lumière. Lui, prince herboriste il a de nombreuses qualités. Ce n'est pas parce qu'il en fait pas la guerre qu'il n'a pas d'esprit. Il a une âme qu'il qualifie de noire, de sombre, d'impossible à aimer pour de nombreuses raisons et aime se saboter volontairement, quitte à se rabaisser sans avoir besoin des autres. Je le vois comme un homme qui a tout perdu, doit se reconstruire et apprendre à devenir un homme différent certes, mais sa force de caractère, sa volonté de fer pour survivre ne fait pas de lui un mauvais homme au contraire. Oui, il pense à lui pour être égoïste, mais dans un monde comme celui crée par l'auteur, il le faut, pour être capable de survivre. Il fait des choix le montrant faible et fort à la fois. Il sait se servir de ses connaissances et à lui tout seul, même sans don, sans pouvoir magique, il est capable de grande chose. La preuve dans le récit où avec finesse et ruse il arrive à détruire une espèce meurtrière. Son âme n'est pas si noire, comme il l'indique pour la simple raison qu'il est capable de compassion envers l'autre, qu'il soit un humain ou un monstre. Lequel des deux est le pire ? J'ai déjà fais mon choix et je peux vous assurer que je pense comme Bell lorsqu'il en vient à protéger certaines créatures. J'ai adoré la rencontre avec la Comtesse qui montre de nombreuses qualités des deux côtés. Ô bien entendu, il n'y a pas que des qualités, mais derrière chaque pensée, chaque acte nous avons de quoi nous faire réfléchir sur le pourquoi nous sommes ainsi, le pourquoi nous agissons de telle manière.

En parlant des autres personnages, tous ne côtoient pas Bell dans son périple, à ses côtés, contre lui, avec lui, peu importe. Nous le suivons, car il s'agit du prince de Davorn, mais nous voyageons également au travers de ces contrées lointaines qui nous ouvrent le chemin vers la guerre. Nous faisons la connaissance avec bon nombre d'entre eux et tous ont un quelque chose (non pas d'attachant, certains et certaines mériteraient de passer au travers du fil d'une épée, mais passons, l'auteur ne le fait pas pour tout le monde, snif !). Nous avons des rois et des reines, de simples manants, des aventuriers, des prêtres, des prêtres de sang, des créatures diverses et variées, des monstres et bien d'autres choses encore. Amana, Ilya, Mitra (un souci avec le a ?), Meros, Gurn, Patty, Yorin, Luken, Kalun, Biban, Keila, la comtesse bien entendu, Gael, Kahar... Tant d'hommes et de femmes qui sont entre ses pages et nous livrent leurs peurs, leurs doutes, leurs croyances envers la lumière ou non, leurs espoirs. Des personnages qui ne sont pas si différents de nous, chacun veut une part de bonheur dans sa vie et puis nous en avons d'autres qui sont prêts à jouer avec la vie des autres tel un échiquier géant afin de s'asseoir sur LE trône suprême. Je n'en dirais pas plus pour ne rien dévoiler, sachez juste que vous allez les aimer, les détester, vous allez avoir envie d'en voir six pieds sous terre et d'autres réussir à survivre. Et puis vous allez sentir des frissons durant plusieurs scènes, où la mort fauche des personnages sur son passage, de ceux auquel vous tenez, des frissons sur le dos redescendant sur les bras lorsque vous comprenez que les trahisons sont profondes, que la haine est présente et que les cœurs de pierre (même si j'en suis un) vont réussir à s'en sortir d'une manière ou d'une autre. C'est un jeu de massacre, qui est vraiment du bon côté et surtout, c'est QUOI le bon côté ? Parce qu'il faut être honnête, des rois et reines qui se connaissent depuis des années vont s'amuser à se faire la guerre à cause de corbeaux alors que le monde est en perdition ? Qui a du temps à perdre ? Vous allez le savoir, vite et bien.

Les relations entre les personnages sont fortes. Impossible de ne pas comprendre que des liens fraternels existent depuis longtemps et que l'amitié est remplacé par l'amour depuis toujours. Nos personnages ont des points communs, ont vécus des choses durant une année, sans Bell, parce qu'avant d'être roi et reine, ils ont dû apprendre et que ce dernier ne voulait ou ne pouvait pas les rejoindre. Des liens forts, mais pour autant ce fameux prince dont le nom est crié dans tous les sens, semble réveiller les cœurs, les passions, les domaines et les appartenances. Les aventuriers n'ont pas de patrie, de région, de nom, pour autant Bell Davorn sans le savoir a su redonner de l'espoir à ceux qui en avait véritablement besoin. C'est grâce à certains sacrifices que d'autres comprennent enfin leur vraie nature et le mot héros va peut-être ressortir correctement, en oubliant que la vie n'a pas de prix. L'intrigue ? J'en ai déjà donné des éléments, je ne reviendrais pas dessus, si ce n'est que le monde est en danger, que des forces obscures semblent se réveiller et que le dernier personnage qui intervient dans le récit en connait un rayon sur les humains. Pour autant, il apparait comme tel, alors qui est-il vraiment ? Les menaces ne sont pas que les créatures qui peuplent les royaumes, certains étaient déjà présents bien avant la naissance de l'homme. J'ai par ailleurs adoré les fois où nous en apprenons plus sur ces fameuses créatures, la façon dont elles sont venues au monde si je puis dire, ce qui en a découlé. Bien entendu, certaines d'entre elles ont vu leur fin arriver et nous avons conscience que la force phénoménale pour aider les "peuples" de l'ancien temps à s'en sortir, ne sont plus ici bas, quoi que... Les descriptions font froid dans le dos et pas uniquement parce que cela se passe dans le Nord, certaines scènes terrifiantes entre humains se situent en plein désert.


En parlant descriptions, la plume n'est pas tout à fait celle d'un roman, nous sommes plutôt dans une histoire racontée, un peu plus tel un conte et j'ai adoré la façon de faire de l'auteur, même si le début a été particulier, je me suis laissée emporter par le récit. D'ailleurs les descriptions sont à la fois poétique quand il le faut, incisive dans certains combats, froides comme la mort si besoin. Un seul bémol, la police d'écriture est toute petite et je peux comprendre pour éviter que le livre ne soit trop cher, mais un peu plus grand et donc un peu plus de pages pour un tarif un peu plus élevé aurait été aussi bien, surtout qu'il y a de la matière dans le récit. Ce ne sont pas des pages qui remplissent pour remplir, non. Nous avons là de quoi avancer à chaque étape, avec ou sans notre héro. C'est ce que j'ai adoré également. Il n'y a rien à jeter, je veux dire par là que chaque détail compte, aussi bien sur les personnages que les situations et les lieux. Quelques regards, des mots, des attitudes, des pensées qui ne sont pas toujours explicites et qui nous donnent le tournis. Qui est vraiment dans la vérité ? Qui va vraiment montrer que son chemin est le meilleur ? Personne, car tous ont une quête, plus ou moins perdue, mais au final il suffit parfois d'un regard, d'une attitude pour comprendre que le but du jeu, n'est pas de gagner à tout prix, mais de redevenir celui que nous voulions être. Les actes sont nombreux, les combats internes et externes également. Si en plus des chef, des "rois" Gobelins viennent s'amuser à la fête avec ce qu'il faut, il nous faut nous poser une question : qui est derrière tout cela ? J'ai eu l'impression de me retrouver dans plusieurs séries tel Games of Thrones, mais aussi le seigneur des anneaux sans pour autant avoir une communauté, Bell nous démontre que chacun d'entre eux n'est ni bon ni mauvais. cela me fait penser à un chien qui peut être adorable avec un maître et tuer avec un autre, il suffit de savoir agir avec lui. Et les Gobelins ne sont pas les seuls à s'amuser, d'autres créatures impressionnantes nous sont présentées avec leur caractère et leur... conscience.

En conclusion ? De la fantasy médiévale avec de la magie, des personnages qui n'ont pas tous des pouvoirs, de l'aventure, des quêtes que ce soit de pouvoir ou juste pour se retrouver. Un côté médiéval poussé que j'ai adoré découvrir et redécouvrir au travers des mots de l'auteur. Un premier tome qui a été un coup de cœur pour de nombreuses raisons : les personnages qui ne montrent qu'une façade, la gentillesse de Bell et sa façon de voir le monde, la Comtesse qui ne demande pas grand-chose, les liens entre les sœurs, l'amour perdu de Luken. Des descriptions à couper le souffle, des jeux de pouvoirs, de la trahison, des créatures que nous voyons régulièrement dans les fantasy et même d'autres créent de toutes pièces par l'auteur. Des thèmes nombreux sur la protection de la nature, la jalousie, l'envie, les us et coutumes, les religions, le racisme, le besoin de protéger les autres, celui de survivre. Et puis il faut être honnête, l'évolution de Bell qui était un casse-pied de première, disons qu'à vingt ans il me faisait l'effet d'un enfant pour devenir un homme après de nombreuses, trop nombreuses épreuves. Il a souffert, comme beaucoup de personnages, et c'est grâce (ou à cause) de cela qu'il s'est en partie trouvé. Il faut avoir perdu tout espoir pour tomber dans la noirceur la plus profonde et réussir à s'en sortir. C'est un premier tome qui est bien plus qu'introductif, il nous entraine déjà sur les sentiers de plusieurs guerres. Qui sait réellement ce qui va se passer ? J'ai hâte de découvrir la suite et je peux même vous dire que j'ai hâte de savoir si le personnage que je veux voir perdre la tête va y passer ! Moi ? Sadique ? Du tout !

" - ... C'est tout simplement une question d'avidité. Elle le veut pour que personne d'autre n'obtienne ce pouvoir.
- De l'avidité ? De l'amour ? J'aimerais avoir ton avis sur la question, lança-t-il en relevant les sourcils.
- L'amour n'a rien à voir dans cette histoire. Mon avis est que cela nous rend faible et nous empêche d'avancer. Pour être fort, il faut abandonner l'idée de confort. Penses-tu que j'ai été conçu par amour ? Non, par intérêts. Quoi qu'il en soit, rien n'arrêtera ma décision. Mon objectif est clair et sans appel. Elle mourra sur le champ de bataille, de mes propres mains !
Il ne répondit pas, il se contenta de le regarder dans les yeux en sirotant son verre de vin rouge. La bataille était inévitable, il le sentait au plus profond de lui. Il n'était plus un enfant... "

Miunaha, tome sang bouclier (Joey Denizart)