Harlem
Sur la route du Diable
Scénario de David BORIAU
Dessin de Goum
Editions Physalis, 2014
64 pages
Thèmes : Etats-Unis, Musique, Vaudou
Harlem, 1973
Harlem, 9 ans, vit dans ce quartier dont il porte le nom, avec sa mère, très pieuse, et ses nombreuses sœurs au caractère bien trempé, surtout Baba. Leur grand frère, Jazon, surnommé Jazz, vient de signer un contrat dans une maison de disques et tous espèrent n'avoir plus de soucis d'argent.
En attendant, le propriétaire de leur appartement s'amuse de son pouvoir d'expulsion, en donnant des délais qu'il lui plaît de modifier à sa guise.
Ce jour-là, Harlem reçoit une guitare, offerte par Jazz, et qu'il gratte aussitôt.
Apparaît alors un fantôme. Et pas de n'importe qui ! Celui de Robert Johnson qu'Harlem est seul à pouvoir voir. Discutant ensemble, Harlem comprend que son frère est en danger et se lance aussitôt à son secours.
Ecoute-moi bien et ne t'arrête pas de jouer...
Cette guitare appartient au Baron Samedi... Le Diable quoi !!
Il l'offre à tous ceux dont il va prendre l'âme !!
Tout m'a attirée vers cet album, à commencer par tous les aspects de sa couverture : de son titre à ses couleurs et aux évocations suggérées.
Et ses planches comme son histoire m'ont embarquée aux côtés de ce petit Harlem au cœur tendre et à la musique sublime qui va tout faire pour libérer son frère.
Nous sommes transportés dans ce quartier noir et pauvre où la musique semble émaner de partout et où la méfiance envers les Blancs est loi. Harlem va faire la connaissance de Terry, trompettiste prodige, va affronter le Baron Samedi, Diable issu du culte (et de la culture) vaudou et de son vampire de sbire, quand sa mère se bat contre des guédés (mauvais esprits vaudous).
Il y a donc de l'action, des créatures effrayantes issues de multiples croyances et une figure tutélaire avec Robert Johnson, dont la courte et légendaire vie constitue la base du scénario et qui nous est racontée dans un dossier à la fin. Les réparties sont nombreuses, et souvent pleines d'humour ou de candeur toute juvénile, qui allège ce que nos petits héros vivent.
Graphiquement, le dessin est dans la même veine numérique que celui de Zombillénium. Selon les personnages et leurs émotions, les ambiances chromatiques diffèrent, rose/violet, beige/gris, bleu/vert. J'ai beaucoup aimé comme les cadrages variés, les expressions et les dynamiques des personnages, souvent exagérées ce qui leur donne encore plus de force.
Bien que j'aurais aimé que l'histoire se déploie que plus de pages, cet album est vraiment une belle réussite !
Si j'ai appris une chose de mon existence terrestre, c'est que face à plusieurs chemins, ce n'est ni celui qui te semble le plus profitable, ni le plus droit et le plus honnête qu'il faut prendre... mais celui qui te ressemble le plus... Celui qui a le tempo de ton âme!
Cet album participe auRDV BD de la semaine, qui se passe aujourd'hui chez Noukette (CLIC), à l'African American History Month Challenge d'Enna, ainsi qu'à l'Objectif PAL
De David Boriau, retrouvez sur le blog:Belles lectures et découvertes,
Blandine