Publié aux éditions De Saxus, 2024, 395 pages. Kissen est une déicide. Elle sillonne le royaume à la recherche de dieux et de déesses qu'elle tue sans remords. Elogast est un chevalier qui, fidèle à son roi, part en mission afin de sauver ce dernier. Inara, jeune humaine, va croiser leur chemin. Affublée d'un dieu dont elle ne peut se séparer, elle cherche, elle aussi, à rallier la cité déchue, là où tout a commencé... Godkiller est un univers de fantasy très originale. Dans ce roman, il y a eu une guerre entre les dieux et les hommes. Les dieux ont été défaits et chassés. Il est totalement interdit de leur rendre un culte ou de leur adresser des prières. C'est dans ce monde pris en étau entre ceux qui croient toujours et ceux qui rejettent la religion, quelle qu'elle soit, que nos protagonistes vont se croiser et devoir cheminer ensemble. L'un des premiers intérêts du roman réside donc dans cette dichotomie qui anime nos personnages: d'un côté, Kissen devenue déicide suite au massacre de sa famille; de l'autre Inara, qui est contrainte de vivre aux côtés d'un petit dieu aux allures de lapin; entre les deux Elogast qui a juré fidélité à son roi. Ces trois-là vont devoir s'allier pour rejoindre une cité dans laquelle les dieux vivraient encore. Malgré leur divergence de point de vue sur la religion, ils devront s'allier pour survivre. Il est étrange de se plonger dans ce premier tome assez inégal. Certains passages sont ardus, intéressants, très bien développés, tandis que d'autres apparaissent plus brouillons. Certains points ne sont guère creusés, juste évoqués et laissent le lecteur sur sa faim. J'ai aimé l'univers assez sombre et violent, ce polythéisme réinventé et cette opposition entre foi et rejet de toute religion. J'ai aimé aussi le personnage de Kissen, handicapée par un membre manquant, têtue, détestable mais pleine de ressources. En revanche, Elogast m'a paru fade, sans relief tout comme Inara. J'ai aussi moins aimé l'intrigue de fond qui met beaucoup de temps à décoller et qui reste malgré tout très convenue. Le dénouement ne m'aura pas surprise. Je suis donc plutôt mitigée à l'issue de cette lecture. Certains éléments paraissent prometteurs; d'autres sont plus bancals et manquent de maturité. La suite de la saga approfondira peut-être les choses.