Punisher zone de guerre : le punisher de dixon et romita jr en must have

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 Le Punisher n’a pas attendu l’arrivée de l’irrévérencieux Garth Ennis pour s’imposer auprès d’un large public, même si force est d’admettre qu’il traversait une bien mauvaise passe lorsque l’irlandais s’est penché sur son chevet. Pourtant, dès sa création sur les pages d’Amazing Spider-man, puis l’apparition d’une première mini série toute dédiée au personnage, Franck Castle a cristallisé une certaine radicalisation de l’opinion, une certaine vision de voir le comic-book, dans une Amérique marquée par l’ère Reagan et son impitoyable économie de marché dérégulée. Il fut même un temps où le Punisher était le héros de trois titres mensuels simultanément : la série Punisher, le Punisher War Journal  première mouture, et enfin Punisher War Zone, confiée à Chuck Dixon en 1992. Ce dernier, pour un premier arc narratif de toute beauté, est associé à John Romita Junior, qui n’a certes pas besoin de présentations. Cerise sur le gâteau, l’encrage est de Klaus Janson, qui a toujours excellé dans les ambiances urbaines et glauques. Bien entendu, à force de presser une orange, on en extrait tout le suc et il ne reste plus qu’un fruit vide et inutile, bon à jeter : en 1995, après avoir vécu 41 numéros durant, la War Zone doit rendre l’âme en même temps que ses consœurs, et le Punisher est amené à repartir de zéro. A force d’être partout, Castle a fini par se retrouver nulle part. Mais jetons un œil objectif sur les six premiers mois du titre, qui voient le Punisher employer une nouvelle méthode pour mener à bien sa lutte contre le crime organisé : plutôt que de liquider tout ce qui bouge en bon justicier solitaire, il décide cette fois d’infiltrer un clan mafieux (la famille Carbone) et de feindre d’être l’un des leurs (un simple homme de main aux méthodes expéditives) pour mieux les éliminer de l’intérieur. Castle utilise dans ce but un certain Mickey Fondozzi, un petit joueur au service des Carbone, qu’il terrorise dans une scène de torture que nous retrouvons telle quelle dans le premier long métrage consacré à l'anti-héros. Où on apprend que le pouvoir de la suggestion peut faire des miracles. Suspendu à des chaînes le torse à l’air, Mickey est menacé par la flamme intense d’un chalumeau. Le Punisher lui explique que l’intensité de la flamme est telle qu’elle commence par anesthésier les terminaisons nerveuses, d’où une première sensation de froid au contact de la peau. Puis il applique un esquimau gelé sur l’échine du malfrat ,pour le convaincre qu’il est en train de rôtir comme une dinde de noël. C’est drôle et ça marche ! Par l’intermédiaire de Mickey, donc, Castle infiltre les Carbone et profite pleinement des ambitions et de la suspicion des deux frères à la tête du clan (diviser pour mieux régner…) puis séduit la fille de l’un d’entre eux, Rosalie.
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Pendant ce temps, nous suivons (dans le premier épisode) les affres de Microchip, le partenaire expert en informatique de notre héros, qui doit recourir aux services d’un psy pour assimiler et digérer la perte récente de son fils, sacrifié sur l’autel de la lutte contre le crime (dans la série régulière The Punisher, dans la collection Intégrale de Panini). La saga est bien rythmée, pleine de suspens, nous offre une version truculente d’un Punisher sans état d’âme et qui s’éclate dans son travail de sape, de l’intérieur. Romita Jr nous en donne une interprétation brillante et macho, catogan bien en vue, gros biscottos dehors et barbe de six jours. Il recourt également à des splash pages dont l'impact visuel est terrifiant et complétement en accord avec la figure légendaire du Punisher. Ne manque, pour les lecteurs d’aujourd’hui, que cette touche d’irrespect acide, cette verve ironique et massacrante qu’Ennis a utilisé par exemple (et d'autres l'ont imité) pour raviver une série moribonde. Mais l’ambiance est aussi sombre et impitoyable, si ce n’est plus, que dans certains des plus récents Punisher : Max que nous a proposé Panini. Chuck Dixon n'a pas cet humour subtil que manifesteront Abnett et Lanning, quand ils vont prendre en main le personnage avec Doug Braithwaite aux dessins. Son idée de Castle est celle d'un type violent, cynique, qui ne fait pas de concession ni ne souffre d'états d'âmes. Il accédera à la notoriété avec ces épisodes, sans oublier ceux de Batman pour DC Comics. Son style d'écriture fait de cet album un vrai film d'action sans temps mort, du Punisher urbain et presque caricatural dans le modus operandi. C'est diablement efficace ! Le numéro un original possède une die cut cover du plus bel effet : le Punisher qui canarde de face, avec en relief son arme qui se soulève et se détache de la couverture pour un effet « double couche » assez réussi. Les fans du personnage feraient bien, s’ils n’ont jamais lu cet arc narratif, de se ruer en librairie pour acquérir ce tome de la collection Must Have de Panini. Pour le film du même nom, par contre, laissez tomber : Punisher War Zone est certes sombre à souhait et veut respecter l'esprit des comics les plus crades, mais apparaît brouillon et presque amateur par moments. Il n'est sorti que pour le circuit dvd, pour vous dire. 
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