Avec ce roman, Amélie Nothomb accède enfin à un prix littéraire de renom puisqu'il lui a permis de recevoir le Prix Renaudot 2021. Ce roman est en partie autobiographique. En effet, elle revient sur l'enfance et l'adolescence de son père. Patrick Nothomb naît orphelin de père à sa naissance. En effet, ce dernier meurt, tué par une mine. Patrick sera donc élevé principalement par ses parents maternels, sa mère n'ayant pas réussi à faire son deuil. Il vit dans un environnement plutôt privilégié mais son grand-père, notant son caractère trop doux, décide de l'envoyer dans sa famille paternelle, les Nothomb, dans les Ardennes. Patrick y découvre alors une famille noble totalement désargentée, vivant dans un manoir délabré. Ses oncles et tantes, étant du même âge, Patrick va trouver en eux un socle et des compagnons de jeu: des sorties dans la campagne sans aucune surveillance, des cabanes dans les arbres, des veillées nocturnes, des journées sans se laver. Bref, une vie libre, débarrassée de contraintes. Patrick en redemande chaque année, malgré le manque de nourriture ou encore le froid en hiver! J'ai vraiment beaucoup aimé cette partie qui nous raconte cette enfance libre de tout, qui aujourd'hui nous semblerait totalement impossible. Les Nothomb représente une certaine conception de la vie. Ils vivent dans leur monde noble, plein de rêves mais en décalage avec la société qui a beaucoup évolué après la seconde guerre mondiale. Ce monde révolue ne semble pas les avoir atteint! La seconde partie du livre m'a moins plu puisqu'on y suit Patrick Nothomb alors diplomate en Afrique. J'y ai trouvé moins de saveurs même si la fin est un joli pied de nez. Premier sang fut donc une lecture sympathique, parfois émouvante et attendrissante mais pas un coup de cœur non plus. Amélie Nothomb a tenté de rendre hommage à son père, à sa façon.