Dans le premier tome, un homme perd son emploi. Quand sa femme demande le divorce, il se retrouve à la rue avec pour seuls biens sa voiture et Happy, le chien de la famille. Gravement malade, se sachant condamné, il décide de partir pour le sud, dans un dernier voyage avec ce compagnon à quatre pattes qu’il chérit plus que tout. Dans le second tome, on découvre le destin de la sœur d’Happy, récupérée par une vieille dame dans un carton laissé sur le trottoir.
Si la première histoire est d’une infinie tristesse, la seconde se veut davantage positive et lumineuse. Le « papa» d’Happy n’est pas un battant. Il subit les événements mais n’en veut pas particulièrement à la société. Le bouleversement de sa vie sans histoire et de ses habitudes est un élément déclencheur qui le pousse à tout quitter pour partir sur la route, sachant que seule la mort l’attend au bout du chemin. La mamy qui adopte contre son gré le chiot abandonné suit quant à elle un parcours inverse. Acariâtre, percluse de douleurs, ne supportant plus la solitude, elle retrouve le goût à la vie grâce à l’irruption dans son quotidien d’une boule poils qu’elle finira par trouver attachante.Tenant davantage du roman graphique que d’un manga classique, ce récit tout en finesse et d’une grande humanité a l’intelligence de ne jamais sombrer dans le pathos le plus dégoulinant. Pour autant, nul doute que les plus sensibles ne pourront s’empêcher de verser une petite larme devant ces destins pas épargnés par le malheur.
Le chien gardien d’étoiles : intégrale de Takashi Murakami, Pika, 2024. 320 pages. 20,00 euros.
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