Royal, l’usurpateur monté sur le trône des Six-Duchés, est persuadé que Fitzchevalerie, son ennemi intime, est mort. Mais celui-ci, caché à l ‘écart de la cour avec Burrich, prépare sa vengeance…
Pourquoi ce livre ? On avait pris du temps à lire les deux premiers opus mais Mister a sérieusement replongé dans la lecture donc on en profite pour avancer cette saga - qu’il a déjà lu et que je découvre.
On se rappelle que la fin du troisième opus m’avait coupé le souffle par l'enchaînement de violence et de péripéties. Ça avait été un coup de coeur et j'avais hâte de reprendre la suite.
Celle-ci reprend exactement là où s’est arrêté. Fitz a énormément souffert, a profondément changé au cours des derniers jours, si bien qu’il faut un temps de réadaptation. L’autrice le rend compte avec justesse. J’ai eu le sentiment d'être cet homme-loup incapable de faire un choix entre la nature bestiale et son humanité. On sait que les choses peuvent basculer à tout moment, mais on est incapable de prédire quand et comment…
Le Poison de la vengeance est un tome plus intimiste. Loin des intrigues de la cour et de Royal, l’autrice se concentre sur la psyché de ses personnages, et surtout de son protagoniste, bien entendu. Du fait de cette vision à la première personne, la violence de ses penchants et la souffrance de ses réflexions sont parfaitement retranscrites. J’ai ressenti beaucoup de peine et d'incertitudes. J’ai adoré, encore une fois, la justesse dans les mots choisis, dans les moments de tension, dans l'attitude de notre pauvre garçon.
Le début est très introspectif, on ne peut pourtant pas dire que le reste de l’intrigue gagne en intensité au fil du chemin emprunté. Fitz oscille de village en village, seul, incapable de prendre une décision qui nous paraîtrait, à nous lecteur, rationnelle. C’est donc un tome plus lent, ce qui offre une pause nécessaire après l’intensité du troisième volume. Cela étant, la fin offre à nouveau une petite dose de stress, d’autant plus que cela survient dans tout le dernier chapitre : je ne souhaitais clairement pas finir là-dessus, ça aurait été déchirant.
Il fut difficile pour moi de compatir à la situation de Fitz, dans le sens où ce qu’il lui arrive est de son dû… De plus, il comprend enfin certaines choses qu’on avait deviné dès les premiers indices, faisant de lui une personne naïve, malgré son apprentissage pourtant poussé dans le domaine de la discrétion et de l’interprétation. Cela n’a pourtant pas empêché mon attachement à lui. Le voir souffrir, le savoir perdu, n’a pu que me toucher. Comme d'habitude, je passe par toutes les émotions dès que le nom Vérité apparaît. L'anxiété prédomine dans cet opus, toutefois j'ai également ressenti de l'admiration face à la grandeur d’âme et à son abnégation. Dans une situation aussi difficile, il parvient encore à aider le garçon. Vraiment, j’adore ce personnage et je suis très curieuse de découvrir l’aboutissement de sa quête ! Les échanges avec Burrich et Umbre furent douloureux. L’un comme l’autre ne méritaient pas un tel traitement. Si je comprends la raison du pourquoi, j'aurais bien giflé Fitz en de tels moments…
Pas le meilleur tome de la série, du fait de son statut de transition entre les intrigues de cour et les intrigues dans le restant du monde, cependant cet opus est excellent par la psychologie développée et la justesse des termes, des descriptions. Je n'ai plus aucun doute sur le talent de conteuse de Robin Hobb et sa façon très personnelle de façonner un personnage dans sa complexité. La fin plus mouvementée m’a donné envie d'enchaîner sur la suite, ce que je fais dès ce soir.
16/20
Les autres titres de la saga :
Hors série - Préludes à la Citadelle des Ombres : Le Prince bâtard
1. L'Apprenti assassin
2. L'Assassin du roi
3. La Nef du crépuscule
4. Le Poison de la vengeance
5. La Voie magique
6. La Reine solitaire
7. Le Prophète blanc
8. La Secte maudite
9. Les Secrets de Castelcerf
10. Serments et Deuils
11. Le Dragon des glaces
12. L'Homme noir
13. Adieux et Retrouvailles
- saga terminée -