Titre : La théorie des cœurs bunkers
Auteur : Aurélia Demarlier
Édition : Hachette
Genre : Romance
Pages : 378
Parution : 31 janvier 2024
Comment en vient-on à détester l’Amour ?
Elsa ne croit plus en l’Amour. Pour elle, c’est une construction sociale, un mirage inventé par notre société. Elle enchaîne les ruptures avec brio, fuyant dès qu’un garçon commence à lui parler de sentiments. Mais derrière cette attitude froide et sans scrupules, sous la cuirasse du bunker, se cache une autre histoire… Celle d’un cœur qui a aimé jusqu’à un point de non-retour.
Merci NetGalley
Je ne sais pas trop que penser de cette lecture, même après l’avoir refermé, je ne sais toujours pas si j’ai aimé ou pas.
Elsa a un cœur bunker, elle ne croit plus en l’amour après une grosse déception amoureuse qui l’a anéanti. Son ex a été très brutal dans sa manière de rompre, ce qui a également rompu le cœur de la jeune fille. Depuis elle a bien caché son cœur derrière un bunker, elle ne laisse aucun sentiment s’infiltrer. Dès qu’elle sent que le garçon avec qui elle sort s’attache à elle et commence à lui montrer trop d’affection, Elsa se met à planifier la rupture. Les garçons se succèdent dans sa vie sans franchir son bunker, au grand désespoir de sa meilleure amie Irlanda.
Mais Laslo va entrer dans sa vie et cette fois, peut-être que le cœur bunker d’Elsa va se fissurer un peu et laisser entrer l’amour…
Certaines personnes lâchent des mots comme des cerfs-volants qu’on continue à suivre des yeux pendant des années alors que, pour celui qui les a prononcées, ces mots ont déjà cessé s’exister.
C’est un livre un peu à contre-courant avec une héroïne qu’on peut détester très facilement. Encore une fois, même sur l’héroïne, je ne sais pas si je l’ai aimé ou détesté. Peut-être un peu des deux.
Elsa a eu le cœur brisé et depuis elle brise celui des garçons qui tombe amoureux d’elle. Elle ne croit pas en l’amour et est bien décidée à éveiller les gens autour d’elle. Pour Elsa, l’amour ce n’est que pour les films et les livres, pour faire vendre. Elle ne supporte pas les marques d’affection, que ce soit en gestes ou en actes. Même si on comprend sa phobie de l’amour en avançant dans l’histoire, j’ai eu un peu de mal à m’attacher à cette héroïne. Pourtant, avec ses amis, elle est irréprochable, toujours de bons conseils, à l’écoute, toujours là. Elle est aussi très tolérante et ouverte d’esprit avec les autres, c’est juste l’amour qui bloque chez cette héroïne. Mais du coup, je ne me suis pas complètement attachée à elle.
Je crois que j’ai surtout aimé les personnages secondaires dans ce livre.
Irlanda est une héroïne qui m’a fasciné, à tout juste 19 ans, elle n’a plus de famille, subvient seule à ses besoins en donnant des cours de danse. Elle est gentille, loyale, solaire, je l’ai adoré, on la voit beaucoup dans l’histoire, mais j’aurais aimé la découvrir encore plus. Elle a un sacré caractère et ne se laisse jamais marcher sur les pieds, pourtant, c’est une jeune fille pleins de belles valeurs avec qui est très attachante.
J’ai aussi beaucoup aimé Naël, un personnage atypique que j’aimerais retrouver dans d’autres histoires. Naël est né garçon, mais se sent parfois fille. Il mélange les genres, n’est ni l’un ni l’autre, certains jours, il peut être vêtu uniquement en fille, d’autres uniquement en garçon et d’autres fois encore moitié moitié. Ce personnage m’a fasciné, je l’ai adoré, il s’assume comme il est, s’écoute, se cherche, même si les remarques le blessent, il continue. Je crois que c’est le personnage que j’ai le plus aimé dans cette histoire, surtout avec tout ce qui prône.
Mais ce que j’ai aimé dans ce livre, ce sont surtout les messages que fait passer l’auteure. Dans cette histoire, il est bien sûre question d’amour, l’amour qui peut blesser, l’amour qui fait prendre des risques, mais surtout l’amour qui apporte tant, une fois qu’on l’a accepté.
Mais il n’y a pas que ça, l’auteure met un point d’honneur à parler de sujets actuels très important, comme le consentement, les agressions sexuelles (non, une main aux fesses n’est pas normale). Elle parle également d’acceptation et d’identité. Le personnage de Naël est, pour moi, d’une importance capitale, tant il soulève des sujets dont il faut parler. L’auteure aborde aussi le thème de la dépression. Tout est abordé avec beaucoup de bienveillance, sans jugement et d’une très belle façon.
Nous jetions des mots dans l’air pour décorer le vide, pour faire oublier la présence du nuage noir.
J’ai aussi aimé les passages flash-back, ils m’ont beaucoup marqué, le drame qui se joue deux ans plus tôt, avant sa rupture avec son premier amour, est tristement d’actualité aussi. Ces passages m’ont bouleversé, peut-être justement parce que ça arrive de plus en plus…
Même si j’ai eu un peu de mal avec l’héroïne et son aversion pour l’amour, j’ai trouvé la plume de ce livre vraiment magnifique et poétique. J’ai relevé pas mal de citations tant j’ai trouvé certaines paroles marquantes et belles. C’est d’ailleurs cette plume qui m’a donné envie de continuer, j’ai eu un moment d’hésitation au début du livre, je ne savais pas si je continuais ou pas, mais j’avais envie de continuer à découvrir cette si belle plume.
L’auteure nous parle également de fêtes celtiques, de traditions, j’ai adoré tous ces passages, même si j’en connaissais certains, j’ai quand même appris quelques petites choses, un plus dans cette histoire.
J’ai plutôt bien aimé cette lecture, même si j’ai eu un peu de mal avec l’héroïne et son aversion pour l’amour, j’ai eu du mal à m’attacher à elle. Mais je me suis beaucoup attachée aux personnages secondaires, haut en couleur et porteurs de magnifiques messages d’acceptation et de tolérance. Une plume magnifique et poétique qui contrebalance avec cette haine de l’amour, il y a néanmoins de belles amitiés dans cette histoire et de beaux messages. Une histoire qui parle d’amour, mais comme je n’en ai encore jamais lu, un cœur bunker qui va, finalement, entrouvrir la porte à l’amour…