Bonjour tout le monde !!
Nous sommes mercredi et il est vrai que cela fait très longtemps que je n’avais pas publié un article en semaine comme ça. Mais j’avais terminé le roman La chambre des officiers de Marc Dugain la semaine dernière et je ne souhaitais pas attendre plus longtemps pour en parler par ici.
Résumé :
Auteur : Marc Dugain
Genre : Historique, Première Guerre mondiale
Édition : JC Lattès
Année : 2001
Nombre de pages : 172 pages
Dans les premiers jours de 1914, Adrien, jeune lieutenant du génie est fauché par un éclat d’obus. Défiguré, il est transporté au Val de Grâce où il passera le reste de la guerre dans la chambre des officiers. Au fil des amitiés qui s’y noueront, lui et ses camarades, malgré la privation brutale d’une part de leur identité, révèleront toute leur humanité.
Mon avis :
En allant me balader dans ma librairie préférée, j’étais tombée sur la couverture de la bande dessinée adaptée de ce roman La chambre des officiers. La couverture rouge m’avait intriguée car le personnage de profil me faisait penser à Edouard dans le roman Au revoir là-haut, défiguré à la suite d’un obus dans les tranchées lors de la Première Guerre mondiale (lire la chronique pour en savoir plus). J’étais persuadée que c’était lui et en feuilletant je me suis rendue compte que pas du tout. Mon amie Laetitia il y a quelques jours a lu la bande dessinée et je me suis dit que je devais tester moi aussi. Ma médiathèque n’ayant pas la BD, je me suis rendue compte que c’était un roman à l’origine et ai donc décidé de l’emprunter. Le roman a également été adapté en film mais je ne l’ai pas encore visionné.
Je ne regrette pas du tout de m’être laissée tenter par ce roman car ce fut une claque monumentale. Il est petit (moins de 200 pages en fonction des éditions) et se lit vite tellement on est pris dans ce qui arrive à Adrien Fournier. Ce garçon de 24 ans va être mobilisé comme tous les hommes de France en 1914 pour partir à la guerre. Il est officier du génie car il sort des Arts et Métiers. Ce jour-là avant de monter dans un des trains il fait la rencontre de Clémence avec qui il va passer une nuit et repensera souvent à cette femme dans les années à venir.
Cet homme ne connaîtra pas la guerre comme les autres, il ne connaîtra pas les tranchées, l’horreur de combattre, les gros rats noirs, l’humidité, la peur et toutes les atrocités vécues sur le terrain. Etant spécialiste dans les ponts mobiles, le lieutenant va lui demander de partir avec deux autres personnes pour faire du repérage sur le terrain pour en construire. Il part donc mais ils se font tirer dessus. Il survivra mais aura un trou béant en-dessous du nez, à la place de la bouche. Il devient donc une gueule cassée. Pendant 4 ans et 8 mois il sera hospitalisé à l’hôpital Val-de-Grâce où il rencontrera Weil et Penanster à son étage ainsi qu’une femme, Madeleine, infirmière au front mais qui a subi une déflagration d’obus la défigurant. Le titre La chambre des officiers est une référence au lieu où il va passer son temps, il est à l’étage des officiers dans la partie des blessés de la face. Là comme tant d’autres il subira des opérations pour tenter de retrouver l’usage de sa bouche et pouvoir parler, il verra des hommes mourir et d’autres guérir. Toute la guerre il la passera entre ces murs.
Le livre ne s’arrête pas temporellement à la fin de la guerre puisque nous allons continuer à suivre Adrien et ses 3 amis après, la vie en société, le regard des autres et passer outre cette déformation visuelle. Quelques mois après la fin de la guerre, beaucoup de civils ont « oublié » les effets de la guerre sur les soldats et le fait qu’ils se soient battus sans en avoir envie pour au final se faire tuer ou rentrer blessé. J’ai aimé savoir ce que chacun est devenu, leur réinsertion dans la société et le lien qui lie à vie les blessés de cette guerre.
Les livres sur la guerre me plaisent toujours et lui ne déroge pas à la règle. Chaque mot est méticuleusement employé. Adrien n’est pas un homme qui se plaint ou qui s’apitoie sur son sort mais nous ressentons ce temps qui passe et la douleur physique. Le roman est très beau, j’ai énormément aimé l’écriture et tous les non-dits ressortants de l’histoire. Par exemple il décrit la pièce où il est, cette fameuse chambre d’hôpital, et aisément on ressent l’atmosphère qu’il y a et les détails tels que l’absence de miroir. Certains passages sont difficiles car c’est affreux mais c’est ce qui rend ce livre encore plus riche.
Il y a une phrase qui m’a marquée dans La chambre des officiers et je trouve qu’elle résume à merveille ce roman :
« Dans cette grande salle sans glaces, chacun d’entre nous devient le miroir des autres »
À un moment donné, Adrien nous révèle que le Requiem de Fauré le fait indubitablement toujours pleurer et lui rappelle des souvenirs. Je suis allée l’écouter et cette musique retransmet à merveille ce qu’il décrit. Je vous invite donc à aller l’écouter et vous laisser transporter par vos émotions. J’ai d’ailleurs appris que ce morceau était également utilisé comme musique funéraire lors des messes pour les défunts.
Outre son adaptation en bande dessinée et en film, ce livre a également reçu de très nombreux prix donc celui des Librairies, le prix Nimier et le prix des Deux-Magots. Le livre est dédié à la mémoire de Eugène Fournier, le grand-père maternel de Marc Dugain, dont le nez et le visage n’étaient plus qu’un trou béant. Cet article du journal Le Monde est intéressant et permet de donner un aperçu de l’auteur. J’ai bien envie de lire d’autres de ses livres car ça m’a tout l’air d’être des pépites.
Je pense que vous l’aurez compris, La chambre des officiers est un roman qui m’a plu de la première à la dernière ligne. Je le recommande vivement comme lecture sur la Première guerre mondiale. Nous ne suivons pas des soldats dans les tranchés ou la vie civile mais des blessés de cette guerre, le tout dans une grande humanité.
Et vous, avez-vous lu ce livre ? Avez-vous d’autres livres sur la guerre à me recommander ? N’hésitez pas à me dire tout cela dans les commentaires pour que nous en discutions
Je vous souhaite une excellente journée et je vous retrouve bientôt dans un prochain article
Laure