Joe est un commercial, il vent des encyclopédies puis des aspirateurs mais ça ne lui rapporte rien et il vit dans un mobil home. Quand Eurêka ! Il a une idée de génie : afin de lutter contre le harcèlement sexuel en entreprise, il imagine un système de " soupapes ". Qu'est-ce à dire ? Les employés masculins de leur boite pourront assouvir leur désir sur les lieux mêmes de leur travail. Comment ? Un logiciel tirera au sort, un homme et une femme volontaire pour ce job, anonymement, qui se retrouveront dans les WC où un ingénieux système de trou dans le mur escamotable, permettra à l'un de faire à l'autre ce pourquoi ils sont là ! Ni l'un, ni l'autre ne se voient. Pour l'homme soulagement physique, pour elle, une prime conséquente.
Ce pitch de départ absurde m'a fait m'esclaffer et j'ai foncé sur ce bouquin ! Hélas, il se dilue dans l'ennui au fil de la lecture, genre glace au soleil...
Et c'est vraiment dommage car l'idée de base n'était pas sans intérêt, par ailleurs elle ouvre des pistes de réflexions, abordées ici : cette relation s'assimile-t-elle à de la prostitution ? Pour les personnels en couple, est-ce une infidélité ? L'aspect clinique du rapport ne tue-t-il pas le fantasme ? Le concept imaginé par Joe va subir de multiples évolutions liées par exemple à la discrimination raciale (la couleur de peau risquant de supprimer l'anonymat) etc.
Supprimer le harcèlement sexuel au bureau c'est améliorer la productivité des employés et pour Joe, l'exacerbation de son esprit d'entreprise répond au slogan Business is business ! Et d'ailleurs il va s'en faire une paire en or !
Vous voyez qu'il y avait matière mais Helen DeWitt gâche le travail, l'écriture est plate et insipide, les répétitions et les longueurs usent le lecteur, bref on commence puis on finit par s'ennuyer ferme.
" - Ecoutez, je ne sais pas, dit Lucille en avalant une nouvelle gorgée de vin. Selon moi, le corps n'est pas une chose dont il faut avoir honte. Personne ne s'emballe quand une entreprise fournit des toilettes au personnel. Personne ne s'emballe quand elle fournit une cantine ou une salle de sport. Pourquoi est-ce qu'elle ne pourrait pas répondre à un autre besoin physique ? Joe la regarda avec de grands yeux. C'était une façon vraiment intelligente de présenter les choses qui ne lui état jamais venue à l'idée ; il se serait épargné beaucoup d'ennuis s'il y avait pensé. "
Si la traduction est bien d'Anne Le Bot, sur la couverture du livre on lit " Traduit de l'anglais ", en page intérieure " Traduit de l'anglais (Etats-Unis) " et en quatrième de couverture " Traduit de l'anglais (Ecosse) " ... Hum ! Hum !