C’est l’une des bandes dessinées les plus fortes parues en librairie ces derniers mois. Le scénariste Jean-Luc Fromental et le dessinateur Bernard Yslaire, deux grands noms du Neuvième Art, se sont associés pour adapter « La neige était sale », un roman de Georges Simenon. Un livre particulièrement dur, qui aurait été inspiré à l’écrivain belge par le parcours tragique de son frère Christian, qui a collaboré avec les Allemands pendant la guerre. L’histoire se passe dans une ville sous occupation. Malgré le climat de misère et d’oppression, le jeune Frank est un garçon gâté, qui vit dans une oisiveté dorée, couvé par sa mère, tenancière d’une maison close. Dès le début, on sent que Frank file du mauvais coton. Petit à petit, il passe du statut de petite crapule sans envergure à celui de criminel pur et dur. Dépourvu de tout sens moral, l’odieux Frank va même jusqu’à trahir la seule personne qui pourrait amener un peu de lumière dans sa vie : Sissy, sa voisine… Bernard Yslaire, que l’on connaît évidemment pour les séries « Bidouille et Violette » et « Sambre » mais aussi pour « Mademoiselle Baudelaire », est au sommet de son art dans cette version BD de « La neige était sale », qui est d’une beauté visuelle à couper le souffle. Nous en avons profité pour lui poser quelques questions sur ce projet.
On ne s’attendait pas forcément à vous retrouver dans l’adaptation d’un roman de Georges Simenon. Pourquoi ce choix?
Ce projet, on me l’a proposé. Cela s’est fait très simplement. Un jour, j’ai reçu un SMS avec juste ces trois mots: « Tu aimes Simenon? ». Je ne sais plus ce que j’ai répondu mais forcément, c’est un nom qui m’a tout de suite parlé. Dans un pays comme la Belgique, qui peut dire qu’il ne connaît pas Simenon? Ce serait une insulte que d’affirmer le contraire, étant donné que son écriture très concise représente en quelque sorte le modèle de l’écriture moderne du vingtième siècle. Et puis, j’aimais bien aussi les rapprochements qu’il peut y avoir entre Simenon et Hergé. Ils ont chacun ce côté un peu caméléon, qui leur a permis de passer entre les gouttes de la période la plus sombre de l’Histoire. Pour être tout à fait honnête, je dois bien avouer que j’étais assez rétif aux enquêtes de Maigret. Mais par contre, quand j’ai découvert les romans durs de Simenon, j’ai trouvé ça vraiment bien.
Simenon, c’est un virage à 180 degrés par rapport à Baudelaire, dont vous avez beaucoup parlé dans vos livres précédents?
Oui, c’est vrai. Et on peut dire que c’est sans doute ça qui m’a attiré. L’expérience avec Baudelaire et les « Fleurs du mal » a été passionnante pour moi dans la mesure où elle m’a permis d’entrer véritablement dans la chair de la littérature et dans l’intimité de l’écrivain. Du coup, cela m’intéressait d’essayer de toucher Simenon d’aussi près que Baudelaire.
Vous avez hésité longtemps avant d’accepter ce projet?
J’ai immédiatement dit oui. Si j’ai accepté, c’est avant tout parce que je trouve que la bande dessinée est un médium extraordinaire, qui commence seulement à devenir adulte. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, la bande dessinée a les moyens de transmettre des émotions qui, jusqu’ici, n’étaient réservées qu’à la littérature ou au cinéma.
Vous dites ça et en même temps, Simenon est sans doute l’un des romanciers qui a été le plus souvent adapté au cinéma et à la télévision, y compris « La neige était sale ». Est-ce que ces nombreuses adaptations ont influencé votre manière d’aborder les choses?
Non, pas du tout, au contraire. Le roman « La neige était sale » a effectivement été adapté au théâtre et au cinéma, mais c’était au début des années 50. Je n’ai pas voulu regarder ces versions-là, parce qu’elles ne m’intéressaient pas. En plus, elles sont très datées. Si j’ai voulu m’en détacher, c’est aussi parce que la bande dessinée a un langage qui lui est propre.
Est-il vrai qu’à la base, Jean-Luc Fromental vous a proposé l’adaptation d’un autre roman de Simenon?
Oui tout à fait, il m’a d’abord parlé d’un livre qui s’appelle « Les clients d’Avrenos ». Mais ce roman-là ne me plaisait pas particulièrement. Notamment parce qu’on était alors en pleine période du Covid et que je n’avais pas la possibilité de me rendre à Istanbul, où se déroule cette histoire. Je sais bien qu’on peut trouver les meilleures photos du monde sur Internet, mais ça n’a rien à voir avec le fait de découvrir une ville avec ses pieds, de voir les distances de ses propres yeux, de sentir l’atmosphère. Or, chez Simenon, l’atmosphère est un élément majeur. J’ai donc répondu à Jean-Luc que je ne pourrais pas dessiner cette histoire, qui se déroule dans un climat chaud. J’ai ajouté que ce serait plus simple pour moi de dessiner une ville plus froide comme Stockholm, même si je n’y ai jamais été. C’est à ce moment-là qu’il m’a dit: « je sais ce qu’il te faut, j’ai le truc pour toi ». Et il m’a envoyé « La neige était sale ».
Vous connaissiez déjà ce livre?
Non, pas du tout. En réalité, très peu de gens le connaissent. Pourquoi? Parce qu’il y a d’autres romans durs de Simenon qui ont été adaptés plus souvent et plus récemment, tandis que la seule adaptation au cinéma de « La neige était sale » remonte à 1953, avec Daniel Gélin dans le rôle de Frank. Il s’agit d’une version très franco-française, entièrement axée sur la période de l’Occupation en France, alors que justement, la force du bouquin de Simenon réside dans le fait qu’il ne précise pas où se situe l’action. On sait juste qu’il parle de l’Europe et d’une zone d’occupation, mais on n’en sait pas plus. J’ai trouvé ça formidable de pouvoir situer mon récit dans une ville qui n’a pas de nom, même s’il y a sans doute un petit peu de Liège dedans, comme dans tous les romans de Simenon. Le fait que l’occupant ne soit pas identifié m’a donné la la possibilité de créer par le dessin un univers unique et fantasmé.
Malgré tout, on a l’impression qu’on se trouve quelque part dans un pays de l’Est, non? De quoi vous êtes-vous inspiré pour créer cet univers?
J’ai fait appel à mon intuition et à mes connaissances historiques. Je savais qu’il était possible de trouver un occupant qui ne soit ni nazi ni soviétique, puisque les Roumains notamment se sont battus aux côtés des Allemands contre les communistes, avant d’ensuite retourner leur veste. Ils ont simplement changé le sigle sur leur costume et hop, ils étaient du côté des Soviétiques. Dans ce contexte historique un peu particulier, il est tout à fait possible que les forces roumaines aient occupé Budapest durant ces années-là. C’est ce qui m’a poussé à faire un voyage à Budapest pour voir à quoi ça ressemblait. J’y ai trouvé beaucoup d’éléments qui me parlaient, tout comme ça avait été le cas à Prague et à Vienne, que j’ai également visité. J’aime beaucoup Prague. C’est une ville qui me fait penser à Bruxelles.
C’est vrai qu’on sent aussi une ambiance un peu bruxelloise dans votre album…
C’est sans doute lié au fait qu’à Budapest, il y a aussi des trams, alors qu’à Paris, ça n’existe pas. Les trams hongrois de l’époque ressemblent d’ailleurs très fortement aux trams belges. Si on ajoute à ça les ponts des pays de l’Est, les maisons, l’architecture, cela donne un décor qui n’est pas haussmannien du tout. On est dans quelque chose de beaucoup plus germanique. En marchant dans les rues de Budapest, qui ont un côté très propre, je me suis dit qu’elles colleraient parfaitement à l’ambiance de dictature décrite par le roman. J’y ai puisé énormément de choses. Cela m’a permis de rentrer dans l’univers Simenon par petites touches, en essayant de recomposer un décor que le romancier ne décrit pas. Quand il écrit par exemple que le personnage rentre dans la cuisine, il ne décrit rien de la cuisine. On sait juste que c’est une cuisine. Du coup, quand il s’agit de la dessiner, c’est forcément plus compliqué. En même temps, c’est très important de ne pas se tromper, parce que ce sont ces petites touches qui donnent son ambiance au récit.
Est-ce que cette fameuse ambiance n’est pas le principal point commun entre Simenon et vous? Vous êtes tous les deux très forts pour créer des atmosphères.
Oui, si on veut. C’est vrai que j’aime ça. Je pense que pour parvenir à installer une ambiance, il faut un déclic. Ici, je crois que tout a été déclenché chez moi par ce gamin qui commet des actes abjects et qui glisse petit à petit sur la pente du mal. Au départ, ça m’a fait penser à Hamlet, dont on ne comprend pas non plus le comportement. C’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt de la pièce. Dans « La neige était sale », Frank n’a que 18 ans, mais il a déjà perdu toute morale. C’est pour ça que le titre trouvé par Simenon est génial. Quand j’ai reçu le bouquin, c’est le titre qui m’a donné envie de l’adapter. Derrière les mots « La neige était sale », il y a l’idée de la perte d’innocence, qui est le fil rouge du livre. C’est un thème qui me parle beaucoup. D’ailleurs, il traverse toutes les histoires que j’ai faites.
Quelle a été votre source d’inspiration pour le personnage de Frank?
Frank est un bad boy qui plaît aux filles. Pour son look, j’ai donc pensé aux zazous, qui étaient des sortes de rebelles pendant la guerre. Il y en avait en France, mais aussi à Hambourg et dans des tas d’autres villes. Ce sont des gens qui faisaient le contraire de ce que les restrictions de l’époque imposaient. Au lieu d’avoir des costumes qui ne coûtaient pas cher, par exemple, ils avaient tendance à doubler les étoffes. J’avais envie que le Frank de mon livre fasse référence à la fois aux zazous et à Tintin. C’est une sorte de Tintin, mais vraiment dark. Ce qui rend ce personnage jouissif, c’est qu’il a un côté beau gosse, alors qu’en réalité, c’est une vraie crapule.
Est-ce que Simenon parle de son frère dans ce livre? Le personnage de Frank est-il inspiré par le destin tragique de Christian Simenon?
C’est ce qu’on dit. Mais personne ne peut le confirmer.
Cela ne vous intéressait pas de creuser davantage cet aspect-là du roman?
Non, pas vraiment. Je préfère laisser ce genre d’explications aux passionnés de Simenon, tout comme je préfère laisser l’analyse de l’œuvre d’Hergé aux tintinologues. De mon côté, j’ai préféré me concentrer sur le récit en tant que tel. C’est ce qui m’importe avant tout. Ce qui me plaît particulièrement chez Simenon, c’est que tout n’est pas expliqué. On a presque envie de dire que ses romans sont un cours d’écriture de scénarios pour des gens qui travaillent sur des téléfilms ou des séries. À l’heure actuelle, on semble penser qu’il faut tout savoir à la fin. Qui a tué? Comment? A quelle heure? Est-ce qu’il a baisé ou pas? Chez Simenon, on ne sait pas. On reste dans une forme de zone grise, quelque chose de l’ordre du mal ordinaire.
Comment s’est passée la collaboration avec Jean-Luc Fromental?
Je lui ai fait pleinement confiance. Je n’ai d’ailleurs pas lu le roman jusqu’au bout parce que je voulais rester frais pour aborder l’histoire, en me mettant à la place d’un lecteur n’ayant jamais lu du Simenon. Ce que j’ai bien aimé dans le travail de Jean-Luc, c’est qu’il a fait une réelle adaptation. Il a pris de la distance par rapport au texte initial, notamment en optant pour un récit à la deuxième personne. Son but, c’était vraiment de faire le meilleur récit possible, à l’image de certains des films qui ont été adaptés à partir des romans durs de Simenon. Ce sont des films formidables, mais souvent, quand je suis retourné au livre initial, je me suis rendu compte qu’en réalité, le film et le roman étaient très différents.
Vous aussi, vous êtes un scénariste. Est-ce que ça vous a amené à modifier certains éléments dans le scénario de Jean-Luc Fromental?
Non, j’y suis resté complètement fidèle. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’une complicité comme la nôtre est rare dans le monde de la bande dessinée. Je ne sais pas si j’en ai connu d’autres dans ma carrière. Cela s’est passé de manière limpide entre nous.
Comment expliquez-vous une telle complicité?
Tout simplement parce que c’est facile de travailler avec un grand professionnel. Je me suis senti en parfaite symbiose avec Jean-Luc, qui est quelqu’un de très intelligent. On se comprend, on discute longtemps, on se marre. Plus c’est glauque, plus on se marre. C’est bon signe. Quand on travaille sur une tragédie, il faut savoir prendre de la distance. Cela permet de ne pas se crisper. Entre nous, il y avait une vraie décontraction. Il me faisait totalement confiance sur la manière dont j’allais interpréter son scénario. Je ne cherche pas simplement à dessiner son texte, j’essaie vraiment de le mettre en scène. Jean-Luc est un modèle de concision et de clarté. Il ne s’embarrasse pas de détails dans la description des images, il me dit l’essentiel. Je n’ai pas besoin de plus pour me mettre à dessiner. S’il me manque une information, je lui téléphone. Pour le reste, c’est moi qui projette, en essayant de rentrer dans la tête des personnages. Dès la première case où on voit Frank, il est au centre du bar. Tout tourne autour de lui. Le lecteur sait immédiatement que c’est ce jeune homme-là qu’on va suivre. Cela l’oblige en quelque sorte à devenir complice avec ce personnage, qui est jeune et qui paraît sympathique, et auquel il va s’identifier. Mais dès la cinquième page, on comprend que ce type est une ordure.
Ce qui est formidable dans le roman de Simenon, c’est qu’il raconte aussi une quête de pureté. On peut même parler d’une forme de rédemption.
Oui, c’est exactement comme ça que Jean-Luc m’a présenté les choses. Alors que je m’étais arrêté à la moitié du bouquin, il m’a dit: « tu vas voir la fin, c’est formidable, c’est le seul Simenon qui finit bien ».
Vous trouvez que ça finit bien?
Non, la fin est tragique, bien sûr. Mais elle n’est pas que ça. C’est précisément pour cette raison qu’on dit de « La neige était sale » que c’est un roman existentialiste.
Est-ce que vous pensez que l’œuvre de Simenon parle encore à des jeunes lecteurs?
C’est l’objectif de ce livre, bien sûr, mais il est vrai que c’est un défi. Il y a 20 ou 30 ans, les éditions Dupuis avaient décidé de faire une collection basée sur les livres d’un romancier à succès qui vendait des millions de livres. Ils étaient persuadés que ça allait être un carton, mais en réalité, ça n’a pas du tout marché. Je me suis souvenu de cette anecdote quand on m’a parlé d’adapter Simenon en bande dessinée. Selon moi, rien ne prouve qu’un lecteur de BD pourrait aimer Simenon ou qu’un lecteur de Simenon pourrait aimer la BD. Selon moi, les choses ne sont pas aussi déclinables qu’on l’imagine. Bien sûr, il y a quelque chose d’universel dans l’écriture de Simenon, mais il faut parvenir à traduire en dessin ce qui fait sa qualité d’écrivain. Comme le disait Gérard Brach, adapter un roman au cinéma, c’est faire une sculpture de la Joconde. On est donc obligé de réinventer. Pour moi qui suis issu de la BD pour enfants, c’est un défi passionnant, car il me permet de renouer avec ce qui m’a toujours porté. Ce n’est pas la bande dessinée qui m’a donné envie de faire de la bande dessinée, c’est la lecture de grandes œuvres. Aujourd’hui, cela me donne presque l’impression de commencer une nouvelle carrière.
Après Baudelaire, après Simenon, vous pourriez adapter d’autres grands auteurs?
Oui, bien sûr. Nous sommes tous les maillons d’une chaîne, nous avons tous des références. Parfois, on essaye de les oublier et de faire croire qu’on est un créateur ex nihilo, mais je crois au contraire qu’il faut les assumer. Chaque créateur est parti d’une histoire qui précède et qu’il va adapter à sa manière. C’est la transmission de la mémoire de l’humanité.
Comme la collaboration avec Jean-Luc Fromental s’est très bien passée, est-ce que vous pourriez travailler à nouveau ensemble à l’avenir?
Oui, évidemment. Mais ça ne dépend pas que de moi, ça dépend aussi de lui. Je crois que pour l’instant, il est très occupé avec la série des adaptations des romans durs de Simenon, dont l’idée est de proposer à chaque fois des identités graphiques particulières. Mais honnêtement, je ne pense pas que les autres livres offrent une telle marge de manœuvre. Dans le cas de « La neige était sale », le territoire d’expression graphique était particulièrement large. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai accepté ce projet. J’ai réellement pu m’amuser.
Il faut dire que « La neige était sale » est un roman un peu à part dans l’œuvre de Simenon…
Absolument. On peut même dire que c’est un de ses romans les plus ambitieux. C’est d’ailleurs une des premières fois où il s’est relu. D’habitude, il mettait entre sept et dix jours pour écrire ses livres, sans se relire. Forcément, on le sent dans certains de ses romans. Pour « La neige était sale », il a mis beaucoup plus longtemps. Trois semaines, je crois. Trois semaines, alors que moi j’ai mis deux ans pour dessiner cet album ! En même temps, dessiner une ambiance prend beaucoup plus de temps que de l’écrire. Surtout quand on adopte un style concis, comme c’était le cas pour Simenon. J’ai lu certaines de ses lettres dans lesquelles il parle de l’intrigue de « La neige était sale » et de la manière dont son récit va se terminer. Il explique alors qu’il se laisse guider en grande partie par son inconscient. Je trouve ça très beau parce que quand on dessine, c’est la même chose. On a un certain contrôle sur le point de départ, mais pas sur l’arrivée. A un moment donné, on oublie qu’on dessine. On crée quelque chose auquel on n’avait pas pensé. Il se passe quelque chose d’intraduisible, quelque chose de l’ordre du plaisir de créer. C’est à la fois mystérieux et incompréhensible.
Quels seront vos prochains projets? Vous pouvez déjà en dire un mot?
Je vais d’abord terminer Sambre. Le dernier tome de la série, qui paraîtra en 2026, sera plus volumineux que les autres puisqu’il devrait faire 180 pages. Pour l’instant, j’en ai dessiné une soixantaine. Parallèlement à ça, je travaille sur un autre projet qui me passionne. C’est une histoire qui se passe à Berlin en 1929, pendant la République de Weimar. Son titre de travail est « Roméo et Jules ». C’est une histoire d’amour qui se déroule durant cette période de l’entre-deux-guerres, qui était à la fois particulière et avant-gardiste. C’était une période durant laquelle les Allemands dansaient sur un volcan avant l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler.
C’est une histoire originale ou c’est l’adaptation d’un roman?
Non, c’est une histoire totalement originale, investie, qui se passe dans le milieu du cinéma. C’est une histoire d’amour, mais je ne sais pas encore si ce sera entre deux hommes ou entre un homme et une femme. Ce qui est certain, c’est que ça parlera d’homosexualité. Pour moi qui ai toujours mis en scène des histoires d’amour, ce sera une forme de cadeau aux lecteurs homosexuels, car j’ai l’impression qu’ils ne trouvent pas toujours une littérature qui leur parle.