Paul Auster est un écrivain américain né en 1947 à Newark, New Jersey, aux Etats-Unis. D'abord traducteur de poètes français, il écrit des poésies avant de se tourner vers le roman et à partir des années 1990 de réaliser aussi quelques films. Séparé de l'écrivaine Lydia Davis, il s'est remarié en 1981 avec une autre romancière, Siri Hustvedt. Il a deux enfants également artistes, le photographe Daniel Auster décédé en 2022 et la chanteuse Sophie Auster.
Baumgartner, son nouveau roman vient de paraître et ce sera très certainement son dernier comme Paul Auster l’a déclaré en novembre au Guardian « Ma santé est trop fragile [il souffre d’un cancer] : ce sera sans doute le dernier livre que j’aurai écrit. » Un bouquin que tous les nombreux amoureux de l’écrivain vont lire mais qui ne fait pas l’unanimité chez les critiques : pour Le Figaro « Quelque chose s’est cassé chez lui (…) La dégringolade saute aux yeux » alors que Le Monde trouve que le roman est « une réussite ». Pour ma part, sans être aussi sévère que Le Figaro, je suis assez d’accord avec ce point de vue.
Sy Baumgartner, septuagénaire, professeur de philosophie à Princeton est veuf depuis dix ans de sa femme bien aimée, Anna, elle-même écrivaine et traductrice. Comment vivre avec ce fantôme quand la mémoire récente commence à flancher et que le corps rechigne à l’effort ?
Pour Baumgartner commence un long voyage à travers ses souvenirs. Il y a bien sûr Anna Blume (!) avec laquelle il a vécu une longue histoire d’amour physique autant qu’intellectuelle depuis qu’ils étaient étudiants ; viennent se mêler à ces douloureuses évocations du bonheur enfui, celles concernant ses parents, son père se prétendant « anarcho-pacifiste et militant sans dieu ni maître » mais qui n’était « qu’un rêveur malchanceux, révolutionnaire fantôme », sa mère Ruth Auster (!) et sa petite sœur Naomi. Plus loin, dans une des nombreuses digressions (?) du roman, il se remémore son voyage en Ukraine en 2017, « à travers les terres baignées de sang de l’Europe de l’Est, au centre de la scène d’horreur des massacres du XXème siècle ».
Quand son esprit se libérera lentement du passé, le présent lui offrira une longue séquence d’amour possible avec une collègue d’université plus jeune, mais qui ne sera qu’une jolie parenthèse heureuse dans sa vie. Baumgartner aurait pu retomber dans une neurasthénie stérile, lorsque son futur proche se voit illuminé par une jeune étudiante projetant d’écrire sa thèse sur l’œuvre d’Anna, une jeune femme ayant une vague ressemblance avec Anna, « non pas trait pour trait, peut-être, mais d’esprit, dans le type physique général, dans l’énergie qu’elles dégagent en présence d’autrui. » Pour Baumgartner, ses derniers rayons de soleil… ?
Un roman correct mais sans plus. Soyons honnête, s’il avait été écrit par un illustre inconnu, je ne l’aurais pas lu, des souvenirs de vieil homme, des rayons entiers de bibliothèque en sont pleins. Le livre n’a de réel intérêt que pour ses admirateurs qui y placeront tout le pathos lié au rapprochement évident entre Sy Baumgartner et Paul Auster.