L’Iconoclaste – mars 2022 – 291 pages
*
Le 11 février 1963, Sylvia Plath se donne la mort ; elle a trente ans, est mère de deux jeunes enfants, mariée à un homme qui prend toute la place et toute la lumière. Dix ans auparavant, elle avait fait une première tentative de suicide. Dans ce roman poétique et insolite, Coline Pierré réinvente le destin de la poétesse disparue trop tôt : et si Sylvia Plath ne s’était pas suicidée ? Et si, alors qu’elle venait de déposer sa tête sur un linge au fond du four, elle avait entendu sa fille pleurer ? Et si la vie s’était rappelée à elle, au dernier moment ?
Pourquoi pas la vie est un roman qui m’a happée immédiatement, une fois passées les premières pages poignantes. Un roman à la fois profondément jubilatoire, lumineux et mélancolique, aussi. Un vrai plaisir de lecture, qui fait l’éloge de la douceur, évinçant la douleur, prenant le parti du bonheur, se jouant de l’histoire et du destin tragique de cette autrice, dont l’oeuvre entière fut analysée à la lueur de son suicide. Un magnifique roman qui met en scène une Sylvia Plath qui fait le choix de la vie, de la résilience, qui reprend goût à la vie, qui choisi de sublimer la douleur – et qui se demande comment concilier le bonheur, l’accomplissement, l’écriture, quand on est une femme, une mère, une épouse, dans les années 60.