Auteur : Devon Monk
Éditions : Bookmark
Paru le : 08 février 2023
464 pages
Thème : Fantasy
disponible à la FNAC
et sur Amazon
Fait partie de la trilogie
J'ai adoré !
Résumé
« Everleigh Blair est peut-être la nouvelle reine de Bellona, mais ses problèmes sont loin d’être terminés.Tout d’abord, elle doit gérer une cour remplie de nobles arrogants et particulièrement exigeants qui veulent tous s’emparer de sa couronne. Comme si cela ne suffisait pas, un assassin tente de la tuer au sein même de son palais.
Malgré les menaces, Evie part pour le royaume voisin d’Andvari afin de négocier une alliance dont elle a désespérément besoin. Mais les choses se compliquent lorsqu’elle rencontre un roi bien décidé à lui faire payer la mort de ses hommes durant le massacre de Sept Flèches.
Des forces obscures sont à l’œuvre dans le palais andvarien, et Evie ne tarde pas à découvrir que personne n’est à l’abri du danger. Pire encore, son immunité à la magie commence à faire des siennes, laissant craindre à Evie de ne pas être assez puissante pour devenir une vraie Reine de l’Hiver.
La vie, la magie et la couronne d’Evie ne sont pas les seules choses en danger. Son cœur aussi pourrait bien être brisé par Lucas Sullivan, le fils illégitime du roi andvarien et l’homme qu’elle... Eh bien, à vrai dire, Evie ne sait pas trop ce qu’elle peut se permettre de ressentir pour lui.
Une seule chose est sûre : protéger un prince pourrait être encore plus difficile que de tuer une reine... »
Ma chronique
Une nouvelle lecture perso (en ce moment je les enchaine oui, désolée) que j'ai adoré. Comme quoi les tomes 2 peuvent être aussi bon que les premiers (ou pas mdr) Evie, dans le premier tome, avait déjà vécu de nombreux drames (morts de toute sa famille, ou presque, trahie à de nombreuses reprises, elle a dû se cacher au sein d'une troupe de gladiateurs particulièrement connue. Des rencontres, des combats pour rester en vie et d'autres pour détrôner la reine qui était à l'origine de tout. Evie, la petite Evie est devenue Reine par la force des choses et nous la retrouvons quelques mois après son couronnement. Tout ne va pas vite, dans le sens où sa vie lui parait à la fois monotone et dans l'obligation de faire attention à elle. Car ce trône, très peu de reine on réussi au final à le garder longtemps, alors sa tête est déjà dans toutes les bouches ou plutôt proche d'armes létales. Autant vous dire que si le temps semble long pour Everleigh Blair, nous, lecteurs nous en apprenons énormément sur la mort de ses parents, sur sa manière d'avoir survécu, sur ses sentiments et sur le qui elle est vraiment. Alors lorsque nous arrivons au pied de son trône et que son nez détecte une fois de plus une personne qui veut la tuer, ce n'est que la première tentative d’assassinat qu'elle doit échapper durant ce récit. et il va y en avoir d'autres.
Entourée de ses plus proches amis, elle va devoir montrer qu'elle est digne d'être la reine de son royaume (pour une femme qui n'a pas confiance en elle, les situations sont épiques !) afin de protéger son peuple des menaces qui ne cessent de fluctuer. Déjà dans le tome un, nous savions qui était à l'origine de tout cela. Dans cette suite, nous ne voyons toujours pas le monstre qui se sert de sa propre famille pour éradiquer, enfin tenter d'éradiquer certaines branches de magie et par conséquent Evie, mais bien d'autres encore vont devoir faire attention à leurs fesses, si charmantes soient-elles. J'ai pris grand plaisir à retrouver Paloma et son gourdin, Cho, Serilda, Xenia, mais nous retrouvons certains personnages du précédent, en vie ! (Nous le savions à la fin du tome 1, mais chut je n'en dis pas plus). Bien entendu, Sullivan est également à ses côtés et le retour dans son propre pays, celui qu'il a quitté pour plusieurs raisons qui nous sont très bien expliqué dans ce récit. Un Sullivan qui revoit son père le roi qui lui a perdu un fils légitime. Un royaume qui pleure depuis longtemps la mort de la reine, mais également le fils et d'autres partisans et nobles qui ne sont pas revenus de cette fête au pays de... Evie. Des vies brisées, des cadavres qui ont jonchés les sols et la voila reine, venant dans ce royaume meurtri afin de resserrer des liens. Autant vous dire que même si ce n'est pas elle qui a commandité et tué ces hommes et femmes, elle n'est pas la bienvenue, car elle représente tout ce qu'ils détestent. À elle de montrer ce qu'elle vaut.
Un jeu de politicien, de bras de fer dans des gants de velours pour tenter de faire comprendre aux deux royaumes que leur but est le même, mais qu'ils n’ont pas la même manière de voir le chemin pour y parvenir. Entre les positions de pouvoir, les réactions quelque peu enfantines, mais ô combien démonstratives de notre reine lorsqu'elle retrouve des gens qu'elle a sauvé, parce qu'elle les aime, même s'ils ne sont pas de son pays et les tentatives de meurtres, vous pensiez que cela suffirait à l'auteur ? PAS DU TOUT ! Elle nous emmène dans les intrigues politiques plus profondes, montrant une patience minutieuse des traitres mis en place depuis des générations, des familles entières qui ont déjà vécu des drames, des vies de famille détruites qui ne remontent pas la pente, des égo démesurés et des regards d'autres qui font plus mal, sans oublier les sentiments. Un roi, ou une reine n'a pas le temps, ni le devoir de pleurer. Evie le comprend rapidement en discutant avec ce roi Heinrich (papa Sullivan) qui est en place depuis des années et qui sait ce que le mot sacrifice signifie. Tout comme Hélène qui au premier abord nous montre une femme calculatrice, mais qui a su sacrifier son cœur au profil de sa famille La surface ne montre que ce qu'elle désire, en creusant profondément, nous rencontrons des personnages qui sont tout sauf égoïste. Chacun d'entre eux connait sa place, sait ce qu'il doit faire et si pour cela épouser une autre ou un autre que celui qui est dans son cœur pour sauver un pays, alors il ou elle le fera.
C'est un tome lent au niveau du temps qui passe, pour autant, s'il y a moins de combat spectaculaire, nous avons plus de recherches au sein d'un palais afin de découvrir un ou des traitres. Le jeu des miroir est bien amené et j'ai adoré la dernière conversation qui est dans le texte. Si Evie paraissait faible psychologiquement, plus dans le sens naïve, elle n'en est pas moins pour autant forte. Sa position nouvelle de reine lui démontre qu'elle est capable de jouer aussi bien des mots que des épées et elle nous le prouve aisément. Enfin pas toujours aussi facilement, surtout face à une capitaine entrainée. Les sentiments des autres sont également pris en considération à bien des reprises et la famille... Ah la famille, que dire sinon que parfois il faut savoir couper une mauvaise branche pour être tranquille ? Les frères et sœurs, ou les cousins cousines, il vaudrait mieux ne pas les avoir connu, ou qu'ils n'existent pas. Entre les jalousies parce qu'ils ne sont pas légitimes, ou au contraire parce qu'ils ont du pouvoir, les peur les plus profondes de chacun sont montrés du doigt et Evie arrive à frapper là où il faut. Faible psychologiquement ? C'est terminé, notre reine prend son statut à cœur quitte à en souffrir : son peuple en premier, elle passera ensuite. Nous en apprenons donc plus sur son propre passé, mais également sur celui de Sullivan qui a encore un frère Dominic qui a un rôle important dans l'histoire. Les relations se forment, se montrent, s'installent. Des alliés deviennent un peu plus que cela tandis que les ennemis sont aux portes... Non, ils sont déjà à l'intérieur et attendent juste le bon moment pour frapper. Même s'ils se loupent royalement.
Evie est une jeune femme qui s'affirme de plus en plus, capable de mentir à ceux qu'elle aime pour les protéger. Ses amis et conseillers sont ce qui ressemble le plus à une famille. Si chacun à des secrets, elle arrive à décrypter certains et c'est à la fois amusant de la voir chercher à comprendre ce qui se trame, mais également à jouer dans la même cour que les grands. Même si elle se fait égratigner, elle ne lâche rien et continue de jouer la reine forte. Elle ne se sent pas légitime d'être la reine, mais laisser la place à qui ? Et puis elle ne peut pas vivre sa vie comme elle l'entend, pas après cette proposition de mariage avec un des fils de n'importe qui. J'ai adoré la mémoire de cette jeune femme qui se souvient de qui a su se moquer d'elle quand elle était plus jeune, qui a voulu la mettre de côté, ou la rabaisser avant qu'elle n'arrive là où elle est. La reconnaissance qu'elle a envers sa couturière est un juste retour des choses. Elle n'est ni vénale ni rancunière, dans le sens où elle ne va pas aller chercher la petite bête. Non, elle va juste se servir dans ses souvenirs pour rappeler aux autres ce qu'ils lui ont fait subir, sans appuyer plus que le fait de le dire devant tout le monde. Des souvenirs que nous avons par fragment et qui nous donnent beaucoup sur elle-même, sa famille, son père, sa mère et ceux qui les entouraient. Les trahisons sont existantes depuis si longtemps... que c'est à se demander, mais depuis quand exactement ? Ah oui, nous avons eu le fin mot de cette histoire, un pan du passé qui n'est pas glorieux.
Andvari, le royaume dans lequel elle met les pieds est réfractaire à sa venue, le roi lui en veut, son peuple leur en veut et Sullivan qui est à ses côtés se retrouvent pris entre deux feux. Le danger est partout ! Qui est le traître ? Qui veut en finir plus vite avec la famille royale en plus de notre reine ? Des embûches en tout genre, entre les positions de chacun, les liens de sang, les légitimités, les battements de cœur qui sont plus vifs pour d'autres, le poison qui semble être servi à n'en plus finir... Beaucoup d'actions, de combats extérieurs et intérieurs, de rebondissements et de nez. Il faut en avoir un bon pour trouver les subtilités et certains faits étaient vraiment trop gros pour être véridiques, même nos personnages s'en rendent compte. Un combat pour survivre, un pour garder le trône et sa tête dessus, un pour atténuer les sentiments... Ce deuxième tome est prenant avec ses complots et surtout ses jeux de pouvoirs, de politicien ! Un royaume ne se gouverne pas avec son cœur, mais avec ses tripes et Evie en apprend tous les jours. Les sacrifices sont nombreux pour arriver à des révélations surprenantes et une escalade finale qui donne le ton sur la suite. Attention toutefois, une scène n'est pas pour les enfants et je ne parle pas de combat, mais bien de scène d'intimité qui par chance ne dure pas des pages. Par contre, petit bémol, on voit moins les personnages secondaires que nous avions découvert dans le premier. J'espère les revoir plus souvent dans la suite et fin.
En conclusion, un deuxième tome aussi bon que le premier avec moins de tournoi et plus de jeux politiques. Les tentatives d'assassinats sont plus nombreuses, les sentiments mis en lumière et les œillères s'effritent un peu plus. Si chacun voit le jeu de l'autre, aucun n'est prêt à se laisser aller. Maeven n'a pas dis son dernier mot c'est certain, mais une reine qui se connait réellement n'a plus peur des autres. Son pouvoir lui est dévoilé et le peu qu'il reste à découvrir ne fera que la conforter dans l'idée qu'elle est à sa place. La magie est omniprésente et les dons de chacun sont impressionnants. Pas besoin de faire dans le spectaculaire, un simple zeste de citron est capable de faire beaucoup de dégâts. Les caractères se dévoilent et les combattants de la veille sont bien plus aguerris le lendemain. Il est clair que la fin de ce tome se laisse voir sans aucun problème, mais en parlant d'ennuis il est certain qu'il vaut que tous soient soudés pour combattre l'ennemi qui lui arrive toujours à sortir des pions de sa manche. De nombreux enjeux ont été mis en place, de nouveaux liens sont activé et des magies dévoilées. Il ne reste plus qu'à savoir qui, à la fin de cette trilogie, sera encore debout pour profiter de sa vie. J'ai hâte de retrouver les compagnons d'Evie un peu pus dans le dernier tome.
Extrait choisi :
« ... les nobles continuaient de croire que j'étais simplement un cabot à l'odorat surdéveloppé, et rien de plus. Désormais, ils allaient certainement croire que mon épée m'avait sauvée des éclairs de Libby, ainsi que ceux de Vasilia. Que mon arme possédait un pouvoir ou une propriété unique qui la distinguait de la pierre de larmes traditionnelle.
C'était mieux que de les voir tenter de s'emparer de ma magie pour accomplir leurs propres desseins, mais j'allais devoir faire attention aux voleurs. Ils allaient non seulement convoiter mon épée, mais aussi la dague à ma ceinture, le bracelet à mon poignet et le bouclier dans mes quartiers.
Je resserrai ma prise sur mon épée, comme si je refusais de la lâcher, alors même que j'étais à présent hors de danger. L'avidité dans les yeux de Fullman s'accentua, tout comme dans ceux de quelques autres nobles. Bien. Tous les mensonges auxquels ils croyaient m'offraient un avantage sur eux.
Plus j'observai les nobles, en particulier l'air hautain sur le visage de Fullman, plus ma colère accentua. J'avais bien évidemment imaginé que Maeven continuerait d'essayer de me tuer, par elle-même ou à l'aide d'un assassin, jusqu'à ce que l'une de nous deux meure. Il y avait toujours quelqu'un prêt à tuer la reine. »